Madagascar serait-elle toujours dans la crise ? Même si les opérateurs s’attendaient à une relance économique pour cette année, les indicateurs évoquent un ralentissement des activités. De plus, un effet d’éviction généré par l’allocation des dépenses publiques aggrave l’exaspération des opérateurs.
-21 % : C’est le recul enregistré dans l’évolution de la création d’établissements formels, pour les trois premiers trimestres de cette année. En effet, seulement 13 506 établissements ont été nouvellement créés durant cette période, contre 17 093 pour celle de l’année 2013. La situation est assez grave, car ce chiffre de l’année dernière présente également une diminution, par rapport à l’année 2012. Bref, la situation est en continuel déclin. Et pour la première fois, toutes les catégories selon la forme juridique et tous les secteurs d’activité sont concernés par cette chute libre. Sur l’ensemble du territoire malgache, même le nombre des petites entreprises n’ont pas évolué. Les entreprises individuelles nouvellement créées n’ont été que de 11 987 durant les trois premiers trimestres de l’année, contre 15 346 sur la même période en 2013. Ce qui traduit une forte baisse de 21,9 %. Les SARL ont également un indicateur en recul avec une baisse de 3,1 %. Seulement 978 sociétés de cette catégorie ont été créées, durant la période d’observation.
Défavorable. Du côté des plus grands investisseurs, la situation s’est également dégradée, par rapport à 2013, alors qu’on est prétendrement sorti de la crise. Pour les sociétés anonymes, la baisse de l’effectif d’établissements nouvellement créé a baissé de 68,7 %. En effet, Madagascar ne se trouve pas simplement dans une mauvaise passe, mais sa situation économique empire davantage. Dans le classement Doing Business 2015, Madagascar est au 163e rang, alors qu’on était au 157e dans le classement Doing Business 2014. A noter que ce classement est établi par la Banque Mondiale relate l’environnement des affaires dans les différents pays du monde. En d’autres termes, Madagascar est le 163e pays sur 189, favorable aux investissements. Le classement Doing Business est basé sur 10 thématiques dont la création d’entreprises où Madagascar est au 37e, le raccordement à l’électricité où nous sommes dernier, l’octroi de permis de construire, qui nous place au 177e rang, le transfert de propriété, l’obtention de prêts qui nous met au 180e rang, etc.
Subsistance. Par ailleurs, les secteurs d’activité qui contribuent le plus à la création de richesse sont les plus touchés pour le déclin économique du pays. Le secteur primaire, par exemple, qui occupe presque les deux tiers de la population a affiché un recul de -80,9 %, au niveau de la création d’établissement formel, contre des baisses de -59,8 % pour le secteur secondaire et de -18,5 % pour le secteur tertiaire.
Antsa R.
