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mardi, mai 13, 2025
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Conjoncture : Les évêques catholiques très critiques

Monseigneur Fabien Raharilamboniaina, une autre figure de la conférence épiscopale de Madagascar.

Corruption dans la gestion foncière, interruption thérapeutique de la grossesse, propagande électorale avant l’heure et projet de société. Tels sont, entre autres, les sujets que la conférence des évêques catholiques a traité durant l’habituel conclave de novembre.

Le changement de main au niveau de la direction de la conférence des évêques catholiques de Madagascar a marqué l’issue du conclave habituel de novembre qui a débuté la première semaine du mois jusqu’à jeudi dernier. En effet, le cardinal Désiré Tsarahazana qui a dirigé l’épiscopat depuis 2012 cède les manettes à Monseigneur Fabien Raharilamboniaina, évêque de Morondava et vice-président sortant de la conférence épiscopale. Ce jeune évêque tiendra alors les règnes de l’Eglise catholique malgache durant les trois prochaines années, aux côtés de Fulgence Rabemahafaly, archevêque de Fianarantsoa, qui assurera le rôle de vice-président, et sera assisté par le nouveau secrétaire général, Monseigneur Gabriel Randrianantenaina, évêque de Tsiroanomandidy. Ce dernier a remplacé à ce poste l’évêque de Miarinarivo, Jean Claude Randrianarisoa.

Divine. Vingt-six évêques catholiques se sont réunis la semaine dernière et n’ont pas manqué d’aborder les questions sociétales. Une déclaration a été publiée et les prélats catholiques sont critiques face à la conjoncture qui prévaut. Ils n’ont pas manqué d’aborder dans leur publication la très polémique proposition de loi sur l’interruption thérapeutique de la grossesse. Les évêques réitèrent, en effet, leur opposition à ce projet de texte qui ouvrira la voie, selon toujours les dirigeants catholiques, à la libéralisation de l’avortement. « La vie ne nous appartient pas. Son origine est divine » ont-ils soutenu. Les dirigeants catholiques n’ont pas changé d’un iota sur leur position vis-à-vis de cette proposition de loi portée par la députée de Tsihombe, Masy Goulamaly. Ils ont fait peser de tout leur poids pour torpiller le texte.

Polémique. La députée, en revanche, est soutenue par certaines figures de la société civile, notamment, entres autres, Mbolatiana Raveloarimisa. Sur les réseaux sociaux, le débat sur cette question de société affole la toile. Les partisans du texte ont espéré son adoption pendant l’actuelle session parlementaire. Mais ils ont perdu leur première bataille en faveur de l’interruption thérapeutique de la grossesse. Les deux chambres l’ont esquivé et l’ordre du jour qui vient d’être adopté, hier, par l’Assemblée nationale n’affiche aucunement le projet de Masy Goulamaly qui a fait beaucoup polémique. « Le pays a déjà perdu tant de vies durant la pandémie de Covid-19, il n’est pas du tout nécessaire qu’on en enlève davantage par le biais de cette proposition de loi », ont philosophé les évêques.

Recrudescence. Les dirigeants catholiques ont pipé mot également sur la situation sécuritaire dans le pays. Certaines zones demeurent dans le rouge et ne sont pas encore à l’abri de l’insécurité, ont-ils soutenu dans leur déclaration. « Les dahalo continuent de sévir et terrorisent le peuple » ont-ils affirmé. À leurs yeux, l’insécurité est toujours un sujet préoccupant même s’ils reconnaissent « les efforts déjà déployés avec des résultats palpables ». Toutefois, « des améliorations sont encore nécessaires », selon les évêques catholiques, car beaucoup se plaignent de la recrudescence de l’insécurité. Le ministre de la Défense nationale, hier à Ampahibe, a reconnu que l’insécurité persiste. Il déplore également la complicité de certains agents de l’administration avec les dahalo. Mais pour les dirigeants catholiques, il est urgent que l’Etat procède à « des solutions plus rapides et efficaces » pour sécuriser le pays face au banditisme.

Vigilance. Les questions sociales ont intéressé au plus haut point les religieux mais le sujet politique, également, ne les laisse pas indifférent. Depuis quelques semaines, en tout cas, le microcosme est en mouvement et l’horizon 2023 est déjà dans la perspective des différentes formations politiques. Pourtant, la « propagande avant l’heure » qui ne passe pas inaperçue face à la vigilance des évêques, les inquiète. Pour ces derniers, la classe politique semble être déjà ailleurs, alors que le « vrai problème actuellement pour la population c’est de vivre au jour le jour » ont-ils analysé. Et les revendications qui fusent de partout sont des signes qui alarment les prélats. « Le peuple vit actuellement dans une situation déplorable et il est urgent que l’Etat prenne ses responsabilités » pour redresser la situation, selon ces derniers. Sinon, « une explosion sociale est à craindre » ont affirmé les évêques. « Les cris d’alarme et les doléances fusent de partout », poursuivent-ils.

Rija R.

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