Depuis quelques semaines, Marc Ravalomanana a été présenté comme « chef de l’opposition » par ses partisans. Ils sont convaincus que l’ancien président et non moins président national du parti Tiako i Madagasikara est le mieux positionné pour être le leader de l’opposition. Son score lors de la dernière présidentielle lui donne un avantage par rapport à ses rivaux. Un poste est réservé à l’opposition au sein du Sénat. Mais, lors de l’élection des membres du bureau permanent de la Chambre haute, la semaine dernière, le vote n’a sorti aucun nom pour occuper la vice-présidence du Sénat au titre de l’opposition. En effet, le poste reste toujours vacant. Mais, le nom de Marc Ravalomanana ne bénéficie pas, jusqu’à présent, l’unanimité au sein même du camp de l’opposition.
Reconnaissance. Lors de son apparition sur Jeune Afrique, en début d’année, Hery Rajaonarimampianina a confirmé son statut d’opposant. Et son parti Hery vaovao ho an’i Madagasikara a été, depuis son départ à la magistrature suprême, très actif dans le camp des opposants. Les ténors du parti ne se décomplexent pas sur la scène politique même s’ils ont reçu une claque lors de la présidentielle du 2018. Il est question de savoir si le parti HVM a déjà donné son onction au président national du TIM pour mener l’opposition et de léguer au second plan le président d’honneur du parti qui vit actuellement à Paris. Au sein du parti, on reste silencieux sur cette question. Tout récemment, les anciens sénateurs ont présenté à Marc Ravalomanana les « résultats d’une enquête parlementaire » qu’ils ont menée, et celui-ci, à son tour, a partagé le document aux autres membres de la plateforme RMDM. Est-ce déjà un signe de reconnaissance du parti HVM au statut de leader de l’opposition ? En tout cas, à cette allure, l’alliance entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina se renforce pour former une aile dure contre Andry Rajoelina.
Solo. Roland Ratsiraka, quant à lui, qui s’oppose également au régime actuel, prend son écart par rapport à cette formation. Malgré ces critiques qui sont toujours virulentes et sa moindre envergure, il mène en solo sa bataille. Il n’est pas membre de la plateforme RMDM et ne s’affiche jamais en public avec le « groupe Panorama ». Il représente une autre aile aux côtés de l’alliance TIM-HVM. Mais compte-t-il garder sa ligne jusqu’à la fin du quinquennat du président de la République, et briguer le poste de l’opposition toujours vacant au niveau du parlement ? Ce député de Toamasina, président du parti Malagasy Tonga Saina, ancien ministre de Hery Rajaonarimampianina et qui refuse de s’allier à Marc Ravalomanana, a déjà affiché son soutien au ministre de l’Aménagement du territoire et des travaux publics, Hajo Andrianainarivelo, chef du parti Malagasy Miara-Miainga. Les deux formations sont très proches et laissent des indices pour une alliance à un projet futur.
Rija R.