
La Grande Ile est sur le chemin de la relance. En témoignent les statistiques publiées dans la loi de finances 2019 qui fait état de bonnes perspectives économiques.
« Les perspectives sont généralement optimistes pour l’économie malgache avec une croissance estimée à 4,3 % en 2017 et à 5% en 2018 ». Parmi les facteurs de cette croissance figurent notamment «une demande accrue de services de transport, un secteur bancaire rentable et un net accroissement des biens et services produits dans les zones franches économiques, qui contribuent à de solides recettes d’exportation et à l’accumulation de réserves ».
Positives. Malheureusement, aussi prometteurs qu’ils sont, les chiffres ne signifient pour autant pas que le peuple commence à connaître une vie meilleure. «Malgré cette performance macroéconomique robuste, les couches pauvres ont été confrontées à des conditions climatiques défavorables qui ont entraîné une contraction au niveau du secteur agricole. La production locale de riz a chuté et les prix ont monté en flèche. Ces événements ont entraîné une accélération de l’inflation en 2017, érodant directement le pouvoir d’achat de nombreux ménages. L’inflation a atteint le niveau de 7,7 % fin 2017. Néanmoins, les pressions inflationnistes ont commencé à s’atténuer au premier trimestre 2018, notamment du fait de l’amélioration de l’offre de riz local ». En somme, les perspectives macroéconomiques sont positives. Et si l’environnement politique reste stable, le défi de la réduction de la pauvreté devrait être relevé dans les années qui viennent. «Ces perspectives macroéconomiques positives, conditionnées par la poursuite des réformes engagées dans le domaine économique et fiscal et un environnement politique stable, offrent des opportunités pour réduire la pauvreté. Cette croissance importante, doit être inclusive pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté, et doit reposer sur des institutions publiques solides ».
Performantes. L’amélioration des recettes publiques, grâce aux administrations fiscales et douanières de plus en plus performantes est à l’origine de ces bonnes perspectives économiques. « Le taux de pression fiscale est estimé pour l’année 2019 à 12,2% (contre 12,1% en 2018) ; une légère augmentation est due à la poursuite des nouvelles mesures de réforme de la Direction générale des Impôts entamées depuis quelques années et tendant vers la dématérialisation. Une nouvelle plateforme de télé déclaration généralisée des impôts et taxes (IS, IR, IRSA et TVA) est désormais opérationnelle dont le lancement officiel a été fait le 16 juillet 2018. La prévision des investissements publics devrait atteindre le 8,3% du PIB en 2019 tandis que ce taux avoisine le 7,3% du PIB sur la Loi de Finances Rectificative 2018. Le déficit base caisse prévisionnel est de -3,1% du PIB en 2019 contre -3,2% dans la Loi de Finances rectificative 2018 ».
Formalisation. Plus précisément, la prévision des recettes publiques pour 2019 correspond à une augmentation prudente de 0,1 point. Cette augmentation devrait apporter des recettes totales atteignant 7.227,4 milliards Ariary dans le budget de l’Etat. Conjointement, l’élargissement de l’assiette fiscale est basé sur la formalisation et la fiscalisation du secteur informel, et l’annulation des exonérations fiscales. En 2019 les recettes d’impôts devraient contribuer à une augmentation de 14,5% par rapport à la situation des impôts de 2018 soit une hausse de 374 milliards Ariary. Pour ce qui est des recettes douanières, le processus de dématérialisation des procédures douanières est engagé. En 2019, l’augmentation des recettes douanières est évaluée à un taux plus optimiste de 12,8% contre seulement 1,8% en 2018. La procédure relative au recouvrement des arriérés de droits et taxes douaniers sera accélérée. Le suivi des régimes suspensifs sera renforcé et des objectifs quantitatifs et qualitatifs seront fixés pour les services des douanes. Une recette douanière de 2.590 milliards Ariary est attendue en 2019.
Recueillis par R.Edmond.