Moins de deux mois avant la date du 9 novembre, la situation politique évolue très vite. Et les dernières décisions de la HCC y sont pour beaucoup de choses.
Quatre jours après la sortie de la décision n°12-HCC/D3 du 9 septembre 2023 portant constatation de la vacance de la présidence de la République, de la renonciation à l’exercice des fonctions de chef de l’Etat par intérim et de la désignation du gouvernement collégial à exercer les fonctions de chef de l’Etat par intérim, Herimanana Razafimahefa, président du Sénat, a reçu les 10 candidats qui ont tout récemment condamné ce qu’ils coïncidèrent comme un « coup d’Etat institutionnel ». La photo a très vite fait le tour de la toile, hier. En effet, « le président du Sénat a reçu, à Tsimbazaza, ces candidats afin d’apporter ses explications par rapport à sa renonciation d’assurer les fonctions de chef de l’Etat par intérim », nous a-t-on transmis.
Neutralité
Pas plus tard que mardi dernier, ces dix candidats ont, d’un commun accord, adressé une lettre au président de la CENI afin de dénoncer cette situation. Cette rencontre avec le premier concerné, qui n’est autre que le patron du Palais de verre, permettra à ces candidats de connaître toutes les péripéties qui ont conduit à cette prise de décision par la Haute Cour Constitutionnelle. En tout cas, les 10 candidats ne peuvent rien espérer de la HCC parce que ses décisions sont irrévocables même si elles font l’objet de vives critiques ces derniers jours. Hier même, peu de temps avant la rencontre avec Herimanana Razafimahefa, ils ont fait une déclaration commune. Ils reprochent à l’Institution d’Ambohidahy de ne pas respecter sa neutralité. Compte tenu des différentes décisions qu’elle a prises durant ces derniers jours, la HCC n’aspire plus confiance. « Les décisions de la HCC ne sont pas impartiales, elles s’apparentent à une complicité entre la HCC et l’Exécutif », ont-ils déclaré tout en réitérant que le pays s’engouffre davantage dans le « non-respect des lois ».
Résultats électoraux
Les 10 candidats dénoncent notamment la décision n°11-HCC/D3 du 9 septembre 2023 arrêtant la liste définitive des candidats au premier tour de l’élection présidentielle du 9 novembre 2023 et la décision n°12-HCC/D3 du 9 septembre 2023 portant constatation de la vacance de la présidence de la République, de la renonciation à l’exercice des fonctions de chef de l’Etat par intérim et de désignation du Gouvernement collégial à exercer les fonctions de chef de l’Etat par intérim. Selon eux, la séparation de pouvoir n’est pas respectée. En tout cas, à moins d’un mois de l’ouverture officielle de la campagne électorale et à moins de deux mois de la date du scrutin, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Tahina Razafinjoelina, Auguste Paraina, Hajo Andrianainarivelo, Siteny Randrianasoloniaiko, Jean Jacques Ratsietison, Andry Raobelina, Jean Brunelle Razafitsiandraofa et Roland Ratsiraka, font pression sur la HCC. « Nous n’avons plus confiance en la HCC qui ne peut pas garantir sa neutralité concernant la publication officielle des résultats électoraux et le traitement des contentieux électoraux », ont-ils poursuivi avant de décliner l’invitation de la HCC pour ce 15 septembre.
Dialogue
Ces candidats fustigent également le tribunal constitutionnel pour avoir validé la candidature d’Andry Rajoelina à cette élection. Pour eux, cette candidature est tout simplement illégale. « Un étranger ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle », ont-ils martelé. En effet, depuis le début de cette affaire, un à un, ils ont dénoncé cette candidature d’Andry Rajoelina. Pour eux, il s’agit tout simplement d’un « crime contre la souveraineté nationale ». Ils appellent ainsi la population et toutes les forces vives à rester soucieux par rapport au respect des lois mais aussi pour la préservation de la souveraineté nationale. Ils invitent également le FFKM à prendre ses responsabilités afin d’éviter une éventuelle crise politique. Les 10 candidats prônent d’ailleurs le dialogue pour sortir le pays de cette situation.
Julien R.