
Après une année électorale mouvementée, Madagascar entre dans une nouvelle ère où les actions pour la croissance économique doivent primer.
Le peuple a choisi, la Haute Cour Constitutionnelle a tranché. Andrinirina Rajoelina est officiellement le Président de la République élu qui présidera à la destinée de Madagascar pour un mandat de 5 ans. Après ce combat électoral très vif, place maintenant au redressement économique pour que finalement, le peuple meurtri par tant d’années de pauvreté retrouve enfin sa dignité.
Succès de la FEC
Et la bonne nouvelle, c’est que le nouvel exécutif qui sera mis en place va partir sur une bonne base économique. Marquée notamment par le succès du programme FEC (Facilité Elargie de Crédit (FEC) financé par le Fonds Monétaire International. Approuvée par le Conseil d’administration du FMI le 27 juillet 2016, la FEC est une aide à la balance des paiements de 304,7 millions de dollars pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu. Pour Madagascar, les 4 revues réalisées par le FMI ont débouché sur des résultats positifs. En somme, avec la FEC qui prend fin, cette année, le nouveau régime va s’atteler, à travers son propre programme économique au rétablissement de la stabilité et de la viabilité macroéconomiques, tout en favorisant une croissance vigoureuse et durable afin de réduire rapidement la pauvreté.
Avenir meilleur
En tout cas, les observateurs s’accordent à dire que les perspectives actuellement optimistes de l’économie malgache permettent d’espérer un avenir meilleur. De 4,3% en 2017, le taux de croissance est passé à 5% en 2018. Et si le nouveau Président élu sait s’entourer de techniciens compétents, il a de forte chance de faire mieux que les 5% de croissance prévue pour 2019. Parmi les facteurs favorables à cette croissance figurent notamment une demande accrue de services de transport, un secteur bancaire rentable et un net accroissement des biens et services produits dans les zones franches économiques. Si ces facteurs vont contribuer à l’augmentation des recettes d’exportation et à l’augmentation des recettes en devises, le plus grand combat d’Andry Rajoelina pour concrétiser ses promesses électorales se situe au niveau de la lutte contre l’inflation.
Croissance inclusive
Mais le défi est loin d’être facile à relever car malgré ces bonnes performances, la pauvreté est toujours là. « Malgré cette performance macroéconomique robuste, les couches pauvres ont été confrontées à des conditions climatiques défavorables qui ont entraîné une contraction au niveau du secteur agricole » lit-on notamment dans le cadrage budgétaire à moyen terme. « La production locale de riz a chuté et les prix ont monté en flèche. Ces événements ont entraîné une accélération de l’inflation en 2017, érodant directement le pouvoir d’achat de nombreux ménages. L’inflation a atteint le niveau de 7,7 % fin 2017. Néanmoins, les pressions inflationnistes ont commencé à s’atténuer au premier trimestre 2018, notamment du fait de l’amélioration de l’offre de riz local. Ces perspectives macroéconomiques positives, conditionnées par la poursuite des réformes engagées dans le domaine économique et fiscal et un environnement politique stable, offrent des opportunités pour réduire la pauvreté ». En somme, cette croissance importante, doit être inclusive pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté, et doit reposer sur des institutions publiques solides. D’où la nécessité d’une stabilité politique et surtout d’hommes compétents capables de réaliser les programmes économiques pour le développement.
R.Edmond.