
Les faits donnent raison aux prévisionnistes. Les événements climatiques vont aggraver la situation économique post-pandémique.
Les effets néfastes de Chalane en sont les preuves et confirment que la pandémie et le mauvais temps plongent Madagascar dans une récession économique.
Prudence. Dans son dernier rapport économique sur Madagascar, la Banque mondiale parle même d’une « récession comparable à celle de la crise constitutionnelle de 2009 ». Heureusement que tout n’est pas encore perdu puisqu’une reprise progressive est annoncée dès 2021. La Banque mondiale parle d’une « stabilisation attendue en 2021 » et note que « pour retrouver le chemin de la croissance, le pays devra étendre ses mesures d’urgence visant à préserver les moyens de subsistance et prévenir une résurgence de la pandémie, mais aussi les conjuguer à des réformes structurelles visant à accélérer la transformation économique de Madagascar, renforcer sa résilience aux chocs, et accroître la sécurité alimentaire ». La Banque mondiale fait ainsi preuve de prudence dans ses projections « À Madagascar, la reprise économique attendue pour 2021-2023 sera progressive et pavée d’obstacles. La reprise de la demande mondiale en 2021 devrait marquer le retour des exportations et des investissements, mais la récession de 2021 fera planer une ombre durable sur les entreprises et les ménages ».
Parmi les plus pauvres. Du coup, la croissance sera progressive. « Dans un tel contexte, l’économie ne devrait enregistrer qu’une croissance d’environ 2% en 2021 qui ne suffira pas à faire augmenter le revenu moyen par habitant. En l’espace de deux ans, la crise aura donc réduit d’environ 13 points de pourcentage les prévisions d’avant la pandémie. Le scénario de référence fait état d’une croissance de 5,8% en 2022 puis de 5,4% en 2023, mais la crise risque toutefois de renforcer certaines contraintes structurelles à l’accroissement du niveau de vie moyen telles que l’insuffisance du capital humain, la prévalence de l’informalité et de l’agriculture de subsidence, la faiblesse des infrastructures, de la concurrence, et de la gouvernance. La baisse de la pauvreté devrait reprendre à moyen terme, mais les populations vulnérables resteront très exposées aux chocs. Le retour progressif de la croissance économique devrait faire reculer la pauvreté à partir de 2022, mais les estimations indiquent que la crise pourrait avoir balayé une décennie de lutte contre l’extrême pauvreté, cantonnant du même coup Madagascar parmi les pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne . Le recul de la pauvreté à moyen terme dépendra en grande partie de la capacité du pays à accroître la productivité dans le secteur agricole, à créer des emplois formels non agricoles, à renforcer la résilience aux chocs économiques et climatiques »
Recueillis par R.Edmond.