C’est l’effervescence dans les institutions ! A l’Assemblée, la cacophonie ! Les uns roulent pour mettre fin au mandat du bureau permanent. Les autres collectent des signatures pour empêcher le président de la République. Des députés sont désorientés entre les positions affichées. Se bouger ou rester tranquille ? Au gouvernement, l’angoisse ! Le délai de cent jours pour l’évaluation approche à son terme. Le remaniement est inévitable. Combien seront remplacés ? En attendant, les ministres lustrent leur image par des actions valorisantes. Mais la politique de m’as-tu vu ne conduit pas forcément aux résultats escomptés par le public. A la Haute Cour Constitutionnelle, l’expectative ! Du pain sur la planche en perspective. Mais on a encore le temps de se tourner le pouce. A la présidence, c’est la… vraie ou fausse sérénité ! Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, dit-on. Mais de la continuité aux réformes, le sommet de l’Etat sait qu’on ne fera pas d’omelette sans casser des œufs.
Empêchement difficile
Les regards se portent vers l’Assemblée nationale. Temple de la démocratie par excellence mais aussi église du contre pouvoir et de la… corruption sans qu’aucun de ses membres n’aspire à devenir chef officiel de l’opposition. La Constitution a toujours favorisé en son sein le jeu de la politique à géométrie variable dont l’inconvénient majeur est l’effet d’instabilité des députés. Or, ceux-ci sont de nouveau confrontés à des enjeux importants pour l’avenir de l’institution. Ils ont une peur bleue de la dissolution de l’Assemblée nationale. Ils craignent une nouvelle élection. Certains pourraient perdre leur siège au profit d’autres. Pour se défendre, les députés préfèrent attaquer. Mais l’empêchement d’un président de la République n’est pas facile s’il faut se conformer à la Constitution. Il faut qu’il soit malade. Physiquement, ou mentalement. La démarche n’a aucune chance d’aboutir tant qu’il peut exercer ses fonctions. Le Chef de l’Etat est en pleine forme. Ses déplacements en témoignent. Quant à la déchéance recherchée pour haute trahison ou faute grave, la Haute Cour Constitutionnelle jugera en l’absence de la Haute Cour de Justice. En revanche, le Bureau permanent de l’Assemblée risque d’être emporté par la secousse de la recherche de stabilité. La dissolution peut se produire n’importe quand. Il suffit au président de la République de laisser tomber l’épée de Damoclès suspendue sur la tête de l’Assemblée pour que l’ambiance d’une nouvelle élection de députés gagne le dessus au niveau de la population. Mais, il n’en est encore rien. L’Assemblée nationale en sursis, doit régler ses comptes en son sein. Le gouvernement devrait en faire de même pour que tous ses membres se solidarisent. Même si la révision est inévitable si le Premier ministre tient ses engagements. Quoi qu’il en soit, le Président Rajaonarimampianina reste maître du jeu. Au dessus de la mêlée. Certains le croient affaibli et isolé mais ne serait-il pas en train de gagner en appui politique pour tendre vers les réformes et mieux peser sur l’échiquier ?
Zo Rakotoseheno