Certains observateurs pensent que la nomination d’Officiers supérieurs à la tête des régions signifie que les pro-HAT envisagent de verrouiller l’Administration durant le second tour de la Présidentielle.
Est-ce que c’est opportun de procéder à une série de limogeage de hauts responsables en cette période d’entre-deux-tours de l’élection Présidentielle ? C’est la question que bon nombre d’observateurs se posent après la décision du Conseil des ministres qui s’est tenu hier au Palais d’Etat d’Iavoloha. En effet, l’abrogation du décret de nomination de 10 Chefs de région a été l’essentiel des dispositions prises au cours de ce Conseil. Pour justifier sa décision, l’Exécutif avance la candidature aux législatives de certains Chefs de région, la recrudescence de l’insécurité dans certaines localités, mais aussi, le contexte politique national. Un « contexte politique national » engendré actuellement par le processus électoral. La question est donc de savoir si après le premier tour de la Présidentielle qui s’est tenue le 25 octobre dernier, le président de la Transition, Andry Rajoelina remet en question la neutralité des Chefs de région et des responsables au niveau des Collectivités Territoriales Décentralisées. D’autant plus que d’après les informations, certains membres du gouvernement et d’autres fonctionnaires d’Administration sont aussi dans le collimateur d’Ambohitsorohitra. Certains observateurs pensent que la nomination d’Officiers supérieurs à la tête des régions signifie que les pro-HAT envisagent de verrouiller l’Administration durant le second tour de la Présidentielle. Une éventuelle manœuvre pour torpiller les élections n’est également pas à écarter.
2 Administrateurs civils. En tout cas, 10 Chefs de région ont été limogés hier. Il s’agit du Chef de la Région Anosy, Guillaume Venance Randriatefiarison qui a été remplacé par le Colonel Rahovelson Fanomezana Israël ; du Chef de la Région Atsimo Andrefana, François Benarivo remplacé par le Général Robert ; le Chef de la Région Atsimo Atsinanana, le Colonel Namany Bélone remplacé par le Général Ranaivoson David ; le Chef de la Région Atsinanana, Alain Mahavimbina remplacé par l’Administrateur civil Talata Michel ; le Chef de la Région Diana, Bezara Romuald remplacé par le Colonel Maevalaza ; le Chef de la Région Ihorombe, Louis Joseph Rakotoarimavo remplacé par le Colonel Reribake Jeannot ; le Chef de la Région Melaky, Tataafa Lahimangatsihofolake remplacé par le Colonel Vohason Mitovisoa ; le Chef de la Région SAVA, Abdillah remplacé par l’Administrateur civil Mananjara Lucien ; le Chef de Région Sofia, Manambina remplacé par le Colonel Serge Elliot ainsi que le Chef de la Région Vatovavy Fitovinany qui a été remplacé par le Général Randriamarolo Jean Félix. Mis à part les deux administrateurs civils nommés à SAVA et dans l’Atsinanana, 3 Officiers Généraux et 5 Colonels figurent donc parmi les Chefs de région fraichement nommés.
Polémiques. En tout cas, le Conseil n’a apporté aucune justification concrète sur ce choix. Joint au téléphone hier, un membre du gouvernement a expliqué que « les deux militaires, à savoir Mandehatsara Georget (Vatovavy Fitovinany) et Namany Bélone (Atsimo Atsinanana) ont été remplacés puisqu’ils sont candidats aux législatives, par conte pour ce qui est du cas des autres Chefs de région, la décision a été imposée par Ambohitsorohitra ». Certainement, cette série de limogeages va provoquer des polémiques comme ce fut le cas au mois d’août dernier lorsque les chefs des régions Boeny, Analanjirofo, Menabe, Vakinankaratra, Betsiboka, Itasy et Amoron’i Mania ont été démis de leur fonction. L’on s’attend donc désormais, avec cette nomination d’Officiers supérieurs à la tête des régions que les problèmes d’insécurité qui sévissent sur toute l’étendue du territoire vont s’améliorer. L’on se demande aussi à quoi ont servi les 35 milliards de Fmg que l’on a octroyés aux Forces de l’ordre pour assurer la sécurisation du processus électoral ?
Davis R