De nombreux travaux de recherche sont menés par une équipe de chercheurs au sein des universités nationales et étrangères dans la zone du corridor forestier Ankeniheny-Zahamena.
Un projet intitulé P4GES ou les Paiements pour les services écosystémiques globaux peuvent-ils réduire la pauvreté ?, est mis en œuvre pendant trois ans dans le pays. Cela implique un consortium de onze institutions au Royaume-Uni, à Madagascar, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et en Suisse. L’objectif consiste à influencer le développement et la mise en œuvre de systèmes internationaux de paiement de services écosystémiques dans l’intérêt de lutte contre la pauvreté. Ce projet se concentre notamment dans les forêts tropicales de l’Est de Madagascar, dans un projet pilote REDD+ connu comme le corridor Ankeniheny-Zahamena. Dans le cadre de ce projet P4GES, divers travaux de recherche sont menés, dont entre autres, l’étude sur les mesures de compensation des ménages affectés par le projet.
Déforestation. « Il s’agit notamment d’identifier les bénéficiaires et de calculer la valeur de cette compensation. En effet, ces ménages concernés ne peuvent plus pratiquer le « tavy » ou exploiter des produits miniers dans les zones forestières protégées », a expliqué Bruno Ramamonjisoa, Chef de Département Environnement et Forêts au sein de l’ESSA. Il faut savoir également que les services écosystémiques procurent de nombreux avantages aux communautés locales en conservant la biodiversité. A titre d’illustration, « on peut avoir de nourritures, de médicaments et de matières premières servant à fabriquer des articles à base de produits bio comme les couches des bébés en conservant la biodiversité. Un mécanisme de financement peut être aussi identifié via le système de vente de carbone. L’abondance des ressources en eau servant à l’alimentation et à l’agriculture n’est pas en reste », a-t-il poursuivi. Mais rien que dans la région d’Alaotra Mangoro, le taux de déforestation a augmenté à 2,4 % par an, selon les dernières études de l’ONE et du WCS, alors que la reforestation n’atteint que 200ha/an. « A ce rythme, il y a peu de chance de trouver une forêt naturelle d’ici à 2050 sans la gestion pérenne de nos ressources. Une politique forestière sera bientôt mise à jour », a évoqué Rakotondravoninala Kiady, le directeur régional de l’Environnement à Alaotra Mangoro.
Utilisation des terres. Notons que l’Ambassadeur de la Grande Bretagne, SEM Tim Smart et son épouse se sont rendus sur terrain, afin de constater de visu l’état d’avancement de ce projet P4GES. Il a saisi cette occasion pour évoquer que c’est le plus grand projet financé par le gouvernement britannique dans le domaine de l’environnement. « Nous pouvons encore soutenir le projet de reforestation à Madagascar mais il faut que cela relève des initiatives de la partie malgache », a-t-il exprimé. Par ailleurs, des études hydrologiques sont en cours, toujours dans le cadre du projet P4GES, afin de mesurer la pluviométrie, l’évapotranspiration des végétaux et l’infiltration des eaux dans les bassins versants. « L’objectif est de comprendre les impacts de l’utilisation des terres sur les processus hydrologiques tout en valorisant les services éco-systémiques fournis par l’eau», a conclu Mahafaka Ravelona, Assistant-chercheur.
Navalona R.