
Le symposium scientifique de l’Association des sciences marines de l’océan Indien a réuni les chercheurs, décideurs et praticiens autour des enjeux de durabilité et de résilience des zones côtières et marines de la région océan Indien occidental.
L’Association des sciences marines de l’océan Indien occidental (WIOMSA, Western Indian Ocean Marine Science Association), association scientifique de référence dans le domaine marin et côtier de l’océan Indien occidental, a tenu la semaine dernière son 13e symposium scientifique. Cette association, fondée en 1993, rassemble chercheurs, décideurs, ONG, pour promouvoir la recherche, le renforcement des capacités et l’intégration science-politique en faveur d’une gestion durable des océans et des côtes de la région. Son Symposium scientifique biennal, reconnu comme l’un des plus importants au monde dans ce domaine, constitue une plateforme unique de partage de connaissances et d’innovation. Le 13e symposium du 28 septembre au 3 octobre 2025 est ainsi un événement régional, auquel a participé la Commission de l’océan Indien (COI) à travers son projet « Résilience des populations et des écosystèmes du Sud-Ouest de l’océan Indien » (RECOS). Un projet qui vise à renforcer la résilience des populations côtières face aux effets du changement climatique en restaurant les services rendus par les écosystèmes. Ce, en renforçant les passerelles entre science et décision publique au service des écosystèmes marins et côtiers de l’océan Indien. Sa participation au symposium de la WIOMSA symbolise le renforcement de l’engagement de la COI à améliorer les connaissances scientifiques et à appuyer les acteurs locaux et régionaux dans la gestion durable des écosystèmes marins et côtiers de l’océan Indien occidental. « La participation de la COI via RECOS au symposium de la WIOMSA reflète notre conviction que la collaboration scientifique régionale est un levier indispensable pour renforcer la résilience des communautés côtières. En soutenant la jeune génération de chercheurs, comme les chercheurs plus confirmés, nous investissons dans l’avenir de l’océan Indien, en valorisant des solutions innovantes et adaptées à nos réalités insulaires », a déclaré Christophe Legrand, chef de projet régional RECOS.
Connaissances scientifiques
Mariela Razafindralandy, étudiante malgache de l’Université de Toliara, fait partie des jeunes chercheurs ayant bénéficié de l’appui du projet RECOS. L’étudiante a pu présenter ses résultats de recherches sur les aires marines éducatives, dont la faisabilité du transfert du dispositif dans le sud-ouest malgache, confrontée à des blocages socioculturels. « Je vais pouvoir partager avec mes collègues de Toliara les expériences de cet échange scientifique et l’intérêt d’intégrer un réseau régional », a-t-elle affirmé.
A travers sa participation au symposium de la WIOMSA, le projet RECOS a contribué, à plusieurs niveaux, au renforcement de la conservation marine. C’est à ce titre que le projet a contribué au soutien à la relève scientifique : RECOS a permis à 20 chercheurs issus des pays membres de la COI, de présenter leurs travaux, d’échanger avec la communauté scientifique internationale et de renforcer leur intégration dans les réseaux régionaux. Par ailleurs, le projet a contribué à la production de connaissances pour la résilience côtière. Dans son volet scientifique, RECOS appuie cinq recherches scientifiques de niveau master et doctorat portant sur l’efficacité des aires marines protégées, les impacts du changement climatique sur les mangroves, et sur l’évaluation des impacts de l’éducation environnementale marine et côtière. Toutes ces recherches ont fait l’objet de présentation scientifique.
S’y ajoute la contribution du projet au premier rapport régional sur l’état des herbiers marins, et sa participation au processus d’élaboration d’une stratégie régionale sur les herbiers marins pour la Convention de Nairobi. C’est dans ce cadre que RECOS a appuyé la rédaction des chapitres nationaux des États membres de la COI de ce rapport, qui a été présenté lors d’une session spéciale. Ce rapport marque une étape importante dans le processus d’élaboration d’une stratégie régionale de conservation des herbiers marins.
Notons enfin, l’appui au réseau régional des gestionnaires de mangroves (WIOMN) et la contribution à un guide régional sur le suivi des mangroves. Le projet RECOS appuie ce réseau dans l’élaboration de cet ouvrage régional, en faisant participer les experts de la conservation des mangroves des différents pays de la COI, qui ont participé à la session spéciale dédiée au WIOMN.
À travers ces actions, la COI et son projet RECOS contribuent à renforcer l’intégration des savoirs scientifiques dans les processus de décision et mettent en évidence l’importance de la coopération régionale pour relever les défis liés aux changements climatiques, à la préservation de la biodiversité et à la durabilité des moyens de subsistance des communautés côtières.
Recueillis par Hanitra R.