La solution est connue, c’est la réconciliation nationale. Le FFKM (Fédération oecuménique des églises chrétiennes) a encore averti hier dans son appel à la nation au calme et à l’apaisement qu’il n’y aura pas de développement sans une vraie réconciliation. La notion de réconciliation reste cependant galvaudée. Les formules pour se réconcilier diffèrent d’une association à l’autre, d’un individu à l’autre. L’horizon est sombre. Comme le président de la République qui veut mener à bon port la réconciliation nationale, n’a pas encore dévoilé ses plans, les apprentis sorciers prolifèrent pour prétendre posséder les meilleurs remèdes de guérison des maux de ce pays.
Consignes d’apaisement
Marc Ravalomanana aussi aurait donné des consignes d’apaisement à ses partisans lors de son bref passage aux obsèques de sa sœur aînée. Les négociations seraient en bonne voie pour le faire revenir à Antananarivo. Ces pourparlers expliquent le changement de fusil d’épaule des députés TIM et leur rejet de la motion de censure contre le gouvernement. Pourtant ces députés TIM ont quitté la plate-forme pour la majorité présidentielle à laquelle ils ont adhéré et se sont rangés dans l’opposition au régime au pouvoir. Ils sont revenus dans la plate-forme présidentielle attendant une suite favorable des négociations sur le dossier Ravalomanana. A l’origine de cette décision, la mouvance considère comme un signal positif l’autorisation de Marc Ravalomanana à assister à l’enterrement de sa sœur. Les dirigeants restent néanmoins prudents dans la gestion du cas Ravalomanana. Les ambitions affichées par ce dernier n’ont laissé aucun doute sur ses intentions. Les mesures que l’Etat a prises envers l’ancien exilé d’Afrique du Sud montrent la vigilance de la nouvelle république qui ne peut se permettre aucune erreur dans sa volonté de renforcer la démocratie. Le pouvoir sait que la population n’aspire qu’à la réconciliation nationale. Celle-ci ne veut pas d’une nouvelle crise. La prudence est par conséquent la meilleure attitude à prendre. Le pouvoir sait que son intérêt est dans la préservation des alliances. Il n’a pas de députés HVM à l’assemblée. Le retour au bercail des députés TIM ne peut que conforter la majorité. Le pouvoir accepte de la même manière les députés Mapar qui rejoignent son camp. Il assure l’arbitrage des moindres tensions politiques, arrondit les angles et ménage les susceptibilités des uns et des autres dans le but de conserver une majorité stable à l’Assemblée. C’est avec ce comportement de prudence que le pouvoir réussit à écarter les menaces. Il apparaît de ce fait, le plus à même de réconcilier les uns et les autres. Mais l’étape n’est pas sans danger lorsque l’on distribue des pilules dures à avaler comme le limogeage du ministre de l’Energie Fienena Richard pour le VPM/MMM qui dispose de plus d’une dizaine de députés à l’Assemblée.
Zo Rakotoseheno