Le Pr Zafy Albert et Andry Rajoelina n’ont pas répondu à l’invitation du FFKM pour la poursuite du sommet des cinq. En leur absence- le premier chercherait la dissolution du FFM, le second, le respect de la Constitution pour le choix du Premier ministre- la réunion perd de sa crédibilité. Avec Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka parce que Hery Rajaonarimampianina est en déplacement à l’extérieur, la formule du FFKM est remise en cause. La réconciliation nationale à travers cinq chefs d’Etat et maintenant deux alors qu’il y a 22 millions de Malgaches, n’est plus convaincante comme au départ. Trouver une autre démarche s’avère nécessaire pour rassurer la population qui commence à douter. Non seulement, les sommets successifs manquent de transparence mais leurs résultats n’ont pas répondu aux attentes. Il est vrai qu’aucun des Chefs d’Etat n’a fait de mea culpa public qui aurait pu avoir une portée impressionnante de bonne foi sur la population.
Consolider l’unité nationale
L’échec guette ! Où sont passés les autres réconciliateurs ? Le moment n’est- il pas toujours favorable pour se donner la main dans cette œuvre de longue haleine ? Le « chacun pour soi » qui l’emporte au détriment de tout rapprochement ne reflète-t-il pas un mal très profond ? Le sentiment d’orgueil qui prévaut ne favorise que l’égoïsme. Pour avoir du poids, de l’envergure, les réconciliateurs doivent réunir leur force dans le processus de réconciliation. Or jusqu’à présent, voir le FFKM, le FFM et les autres associations se donner la main relève du rêve. C’est pourtant une des aspirations profondes du public. La réalité est bien triste car les difficultés s’accumulent. Il devient de plus en plus difficile, dans le méli-mélo social et politique, de reconnaître les bons grains de l’ivraie. Ceux constructifs et ceux destructifs. Les tenants du pouvoir donnent l’impression de peiner bien qu’ils se soient mis au diapason de la culture des résultats en se donnant cent jours pour atteindre des objectifs précis. Tout le monde attend les résultats significatifs promis qui ont réellement un impact sur la vie quotidienne de chaque individu. Des impatients veulent descendre dans la rue mais la majorité qui n’est pas dupe, n’est pas près de renouveler les expériences qui enfonceraient davantage le pays dans la pauvreté. Toujours est-il que le pouvoir doit rapidement s’attaquer à l’œuvre de refondation en redressant la barre. Il ne doit pas se contenter des déclarations d’intention. Il devrait manifester une réelle volonté politique de rupture progressive avec le passé pour fonder un changement profond et global. Dans cette optique, le meilleur moyen est de veiller à la vraie réconciliation nationale en consolidant l’unité nationale, les libertés fondamentales, la démocratie et le pluralisme pour éloigner les déstabilisations.
Zo Rakotoseheno
