« Mangez au moins 5 fruits et légumes par jour », recommandent les professionnels de la santé et les chercheurs qui reconnaissent, sur la base des recherches scientifiques, les bienfaits sur la santé de la consommation régulière de fruits et légumes. La recommandation est, cependant, quasiment impossible à suivre pour la majorité des Malgaches, dans la conjoncture actuelle. Si auparavant, les fruits ont déjà été un luxe pour de nombreux ménages, les légumes leur sont de moins en moins accessibles. Sur le marché, la flambée des prix des légumes et des fruits se ressent dans les portefeuilles. Ar 4 000 pour un kilo de poires, entre Ar 2 700 et Ar 3 000/kg pour les pommes, Ar 3 000 pour une seule pièce de pomme-cannelle. Même les bananes, seul fruit présent sur le marché toute l’année, se vend actuellement à Ar 1 500 le kilo. Quant aux légumes, les carottes, à titre d’exemple, sont actuellement proposées à Ar 2 000/kg et autant pour les tomates, les haricots verts et les courgettes. Le prix des oignons ne baisse plus sous la barre des Ar 2 200 le kilo et l’ail, à Ar 9 000 le kilo. Ces prix, très accessibles pour les nantis, sont prohibitifs pour la majorité des ménages malgaches dont les budgets et les conditions de vie se sont sérieusement dégradés ces dernières années. Même les brèdes, habituellement plus accessibles aux familles à faibles revenus pour accompagner le plat de riz tout en assurant un minimum d’apport en vitamines dans l’alimentation, s’achètent à des prix de plus en plus élevés. Ce, en raison de la pluie abondante des dernières semaines qui ont eu des répercussions sur les productions des paysans. Résultat : un billet de Ar 1 000 ne suffit plus à une famille de 5 personnes pour le « laoka » d’une journée. Une situation qui rend la recommandation de consommer 5 fruits et légumes par jour complètement hors de portée de la bourse du Malgache moyen.
Hanitra R.