Les candidats qui contestent le résultat officieux publié par la CENI-T ignorent au détriment de l’ordre public les voies légales pour faire entendre leurs doléances.
Fianarantsoa Ville fait exception. Si les autres candidats battus lors des Communales du 31 juillet ont recours aux moyens légaux pour contester les irrégularités en déposant des requêtes auprès des tribunaux administratifs, la candidate malheureuse du Mapar dans la Capitale des Betsileo opte pour la rue. Christine Razanamahasoa appelle ses partisans à descendre dans la rue aujourd’hui pour dire non au résultat officieux publié par le démembrement de la CENI-T. Résultat qui déclare vainqueur officieux la candidate du HVM Irma Harilalaina Juliandres. Outre les requêtes qui peuvent être déposées auprès des tribunaux administratifs, le code électoral prévoit dans son article 122 un autre moyen pour trouver la vérité en cas de litige. C’est la confrontation des procès-verbaux. Le nouveau code électoral souligne qu’à la demande d’un ou des candidats et en cas de besoin, le démembrement de la CENI-T ou une juridiction compétente peut procéder à cette confrontation. Dans ce cas, la partie requérante doit apporter ses procès-verbaux à confronter avec ceux dont dispose l’organe en charge de traitement des documents électoraux. La confrontation des procès-verbaux doit se tenir avant la proclamation par la SRMV du résultat provisoire de l’élection.
Fermes mises en garde. Voulant ignorer ce moyen prévu par le code électoral, l’ancienne ministre de la Justice Christine Razanamahasoa essaie de semer les troubles à Fianarantsoa. Elle n’envisage même pas de saisir le tribunal administratif du lieu pour connaître les irrégularités ou les fraudes qu’elle aurait constatées lors des élections. Face aux tentatives de déstabilisation politique, menées depuis la capitale des Betsileo, le premier ministre Jean Ravelonarivo ne rate aucune occasion pour mettre en garde. « Madagascar est un Etat de droit », a brandi hier le locataire de Mahazoarivo. Outre le chef du gouvernement, la ministre de la Justice a également lancé un ferme avertissement à l’endroit de ceux qui seraient tentés de semer les troubles après les Communales. A rappeler que les textes en vigueur permettent aux candidats qui ont découvert des irrégularités lors des Communales de recourir aux tribunaux administratifs pour déposer des requêtes. Ce sont en général des requêtes en annulation des élections. Jusqu’à hier par exemple, le tribunal administratif d’Anosy a enregistré 35 requêtes en annulation. Insatisfaits des décisions des tribunaux administratifs, les requérants ou les requis peuvent saisir le Conseil d’Etat. C’est à cette juridiction de trancher en dernier ressort.
R. Eugène