
La tension politique qui persiste dans la commune d’Antanambao Mahatsara, Vatomandry, a contraint une partie de la population à vivre dans des conditions précaires en forêt.
Une vague d’exode frappe le village d’Antanambao Mahatsara, où la présence des forces de l’ordre a semé la panique au sein de la population. Face à cette pression, de nombreux villageois ont abandonné leurs foyers pour se réfugier dans la forêt, transformant ainsi la localité en un lieu quasi désert. C’est ce qu’a constaté, avec stupéfaction, la députée de Vatomandry, Sophie Ratsiraka, en se rendant sur place. « Le village était totalement vide, à l’exception de quelques élèves désœuvrés », a-t-elle déclaré sur son compte Facebook, exprimant son incompréhension face à cette situation qu’elle qualifie de « tragédie humaine ».
Cette fuite massive serait la conséquence directe d’une décision judiciaire ayant provoqué la mobilisation des forces de l’ordre dans la région, a soutenu la députée de Vatomandry. « La population ne demande que justice, paix et dignité », insiste la parlementaire, qui appelle à une réflexion sur le droit des citoyens à manifester pacifiquement. À en croire cette élue, la vie dans la commune d’Antanambao Mahatsara reste toujours perturbée suite à l’issue des élections du 11 décembre dernier. La semaine dernière, la tension est montée d’un cran dans les communes d’Antanambao Mahatsara et d’Ambodinonoka, après l’arrestation de plusieurs manifestants par les forces de l’ordre. Une partie de la population locale a contesté les résultats officiels des communales, conduisant à ces arrestations. Mais ces interpellations ont suscité une vive indignation dans ces communes dont la députée de Vatomandry, Sophie Ratsiraka, qui évoque un « coup de force » et de « répressions brutales ».
Forcing
Pour les manifestants, ces arrestations traduisent une manipulation du choix des électeurs. Selon Sophie Ratsiraka, les résultats proclamés par le tribunal administratif de Toamasina diffèrent des chiffres provisoires initialement publiés, provoquant ainsi un tollé général. « Mais comment s’empêcher de dénoncer cette infamie qui nous oblige à accepter un maire qui a perdu, avec 25% du scrutin, quand on refuse d’investir celui qui a gagné 75% des voix ? », s’indigne la députée à propos du cas d’Antanambao Mahatsara. « Il s’agit d’une atteinte à la démocratie dans le pays parce qu’on veut faire un forcing pour installer un candidat à la mairie qui n’est pas du tout élu et n’a pas eu la majorité des suffrages exprimés », a dénoncé Sophie Ratsiraka. La députée, qui s’est déjà rendue sur place la semaine dernière pour soutenir les manifestants, n’a pas caché son indignation. « Si le pays prétend être démocratique, une telle manœuvre ne devrait même pas avoir lieu », a-t-elle poursuivi, fustigeant « une affaire calamiteuse marquée par l’immoralité de plusieurs responsables dans notre région et sans aucune valeur morale ».
Rija R.