Le rendez-vous du 13 janvier prochain des cinq chefs d’Etat organisé par le FFKM fait l’objet de beaucoup de spéculations. Si certains veulent élargir ce sommet à d’autres entités, en l’occurrence les forces vives, d’autres, en revanche réfutent catégoriquement l’idée d’en faire une occasion de répartir à nouveau les sièges dans les institutions. C’est à partir de la première rencontre qui a vu la participation de Didier Ratsiraka, de Zafy Albert, de Marc Ravalomanana, de Andry Rajoelina et du président de la République Hery Rajaonarimampianina que des décisions très importantes ont été prises. On subodore que le consensus vient du sommet des cinq sur le cas de Marc Ravalomanana et la libération des détenus politiques.
Contexte différent
Mais aucune précision sur le programme du second round n’a été dévoilée au point de favoriser les spéculations dans divers milieux. Certains s’attendent à une réédition de la sortie de crise en 90 par une convention. Il est vrai qu’à cette époque, le conclave dirigé par le FFKM qui a réuni les forces vives à l’Hôtel Panorama a abouti à la mise en place d’une transition gérée par une Haute autorité de l’Etat, un Premier ministre aux pleins pouvoirs et à un président de la République symbolique. Le contexte n’a bien sûr aucune similarité avec celle actuelle sauf que c’est le FFKM qui est à l’initiative de la rencontre des cinq. Il n’est pas sûr que cette entité morale et spirituelle envisage la même solution pour sortir le pays définitivement de la crise aujourd’hui. A la différence des années 90, le pays a choisi avec le soutien de la communauté internationale d’organiser des élections démocratiques pour sortir de la crise. Hery Rajaonarimampianina a gagné au suffrage universel les élections présidentielles et est devenu depuis maintenant un an le premier président de la IVe République. Sa légalité ne devrait plus être remise en question même si derrière les velléités de déstabilisation dénoncées par le pouvoir, on souhaiterait mettre en place une nouvelle Transition ou du moins affaiblir au maximum le régime pour aboutir à un nouveau partage des sièges dans les institutions. Mais il n’est pas dit que le pouvoir tombera dans le piège du jeu machiavélique à un moment où il pense réellement démarrer ses actions, en faveur de la réconciliation nationale et du développement. Sans doute, lui faudra-t-il, retoucher le gouvernement pour plus d’efficacité. La pression politique est forte pour un remaniement ou un changement du gouvernement après une année au bilan mitigé. Mais tout dépend, en vérité, du président de la République. Il veut relever des défis importants à partir de cette année nouvelle. Il a le choix des hommes et des moyens pour atteindre les buts qu’il s’est fixés. Mais une chose est sûre, il y a des risques d’avortement du sommet du 13 janvier si le partage des sièges est à l’ordre du jour.
Zo Rakotoseheno