
Des changements pourraient être opérés au sein de l’actuelle équipe gouvernementale avant l’expiration du délai d’un an initialement accordé aux ministres.
La panique dans le gouvernement. C’est le moins qu’on puisse dire depuis la présentation par le président de la République Andry Rajoelina des réalisations de 100 jours de son régime. On apprend actuellement que nombreux sont les ministres qui ont du mal à dresser la liste des réalisations convaincantes au niveau de leurs départements respectifs. Ces derniers temps, des membres du gouvernement se précipitent à organiser des conférences de presse pour dire qu’ils ont travaillé depuis qu’ils sont là. A rappeler que les membres de l’actuel gouvernement sont liés par un contrat de performance ou un contrat-programme matérialisé par une lettre de mandat que le président de la République leur a donnée le 03 avril 2019. Lors de la mise en place de cette équipe gouvernementale, le chef de l’Etat a déclaré qu’ils auront six mois ou un an pour faire preuve de leur compétence, de leur efficacité et surtout de leur efficience en cette période où l’Etat semble confronté à des difficultés financières qui constituent un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses grands projets de développement.
Majorité parlementaire. Mais à l’allure où évolue la situation, le délai d’appréciation des réalisations des membres du gouvernement serait écourté. Une occasion pour le président de la République de redorer son image après les critiques et les polémiques dont son régime est la cible ces derniers temps. Des critiques et des polémiques relatives entre autres à l’annulation du référendum constitutionnel, à l’insécurité, au délestage qui continue de sévir dans certaines parties de l’île dont Antananarivo, aux prix de carburant, à l’effectivité de la hausse à 200.000 Ar du SMIG , et aux pressions exercées sur des agents de l’Etat en cette période de campagne électorale. Par ailleurs, force est d’admettre que l’évaluation de la performance des membres du gouvernement coïncide avec la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale. Une majorité parlementaire sortira des Législatives du 27 mai. Cette majorité aura ses mots à dire sur la composition du futur gouvernement tant que l’article 54 de la Constitution reste en vigueur. Cet article 54 de la loi fondamentale dispose en son alinéa premier : « Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale. »
Contraintes politiques et ethniques. Dans son discours lors de la présentation de son bilan de 100 jours, le président de la République, qui voulait aller très vite dans la mise en œuvre de son « Velirano », voulait faire comprendre que, la formation de l’actuel gouvernement a été confrontée à des contraintes politiques, voire ethniques. Il a révélé ces contraintes lorsqu’il a parlé des « Merina » et des « côtiers ». A l’entendre, il n’a pas pu outrepasser ces contraintes lors de la formation du premier gouvernement de son quinquennat. Le critère de compétence n’aurait pas primé sur ces critères politiques et ethniques. Après les Législatives du 27 mai, le contexte ne sera plus le même qu’il y a trois mois. En tout cas, force est de rappeler que l’actuelle équipe gouvernementale est en général composée de trois catégories des membres. Il y a ceux qui sont nommés ministres parce qu’ils ont été proposés par les autres formations politiques qui ont soutenu Andry Rajoelina aux dernières Présidentielles. Il y a aussi ceux qui ont été récompensés pour leur fidélité aux causes défendues depuis 2009 par Andry Rajoelina. Et il y a ceux qui ont participé à l’élaboration des programmes de l’IEM.
R. Eugène