Un système de traçabilité sécurisée des médicaments, qui fera appel à une technologie de pointe, sera bientôt opérationnel à Madagascar et pour la première fois en Afrique.
Fléau mondial et non moins de grande ampleur à Madagascar, le marché illicite de médicaments est longtemps resté invaincu. L’Etat ne lutte pas à armes égales avec les réseaux de vendeurs illicites et les descentes inopinées sur les sites de vente illicite et autres tentatives de démantèlement ne sont toujours pas arrivées à bout du phénomène. La mise en place d’un nouveau système de traçabilité sécurisée des médicaments va peut-être changer la donne. Ce système dénommée MEDITRACE, permettra d’identifier chaque boîte, d’en assurer l’authenticité et d’en garantir l’origine. Le circuit qu’emprunteront les médicaments sera ainsi contrôlable à toutes les étapes de la distribution.
Circuit. Plus concrètement, ce circuit local débute par la délivrance par l’Agence des Médicaments de Madagascar, de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du médicament. Par la suite, après les commandes effectuées par les importateurs et grossistes, les médicaments livrés sont étiquetés selon leur provenance suivant un code couleur spécifique pour chacun des trois canaux de distribution à Madagascar, à savoir, le secteur public, le secteur privé et les dons. Chaque boîte de médicament portera ainsi un hologramme spécifique et infalsifiable. Un système de suivi sera, par la suite mis en place, permettant de connaître et de contrôler l’origine et le circuit emprunté par la moindre boîte de médicament. Du côté des consommateurs, la question qui se pose est de savoir si la mise en place du système aura une répercussion sur le prix des médicaments.
Double avantage. Le même système, déjà été mis en place en Malaisie, a permis de donner un coup d’arrêt décisif, en quelques années, le fléau du marché illicite des médicaments dans ce pays. Est-on en droit de l’espérer à Madagascar ? En tout cas, le ministère de la Santé publique voit en ce système un double avantage, d’une part, de lutter contre le marché illicite des médicaments et d’autre part, d’assainir le monde du médicament, sur le plan fiscal. Le système permet, en effet, de connaître de manière précise le volume des commandes et des quantités livrées tant aux grossistes qu’aux officines. Le contrat de partenariat entre le ministère de la Santé publique et le groupe Hologram.Industries, qui propose le système MEDITRACE, a été signé, avant-hier.
Hanitra R.
