
L’exemple ne vient pas forcément d’en haut pour les membres de la Chambre… basse.
Depuis la proclamation de l’état d’urgence sanitaire, le président de la République a délégué au Premier ministre certains de ses pouvoirs, entre autres, en matière de contrôle de la circulation des personnes et des véhicules, conformément à la loi relative aux situations d’exception qui est opposable à tous. Y compris pour ne pas dire en premier lieu au Parlement qui « vote la loi ». Et ce, selon la Constitution qui dispose que « la loi est l’expression de la volonté générale. Elle est la même pour tous, qu’elle protège, qu’elle oblige ou qu’elle punisse. Tous les individus sont égaux en droit et jouissent des mêmes libertés fondamentales (…)
Mesures barrières. Force est alors de se demander de quel droit les députés peuvent-ils se mettre au-dessus des mesures barrières prises en matière de circulation des véhicules et des personnes par le Centre de Commandement Opérationnel Covid-19. En effet, ils se rebiffent contre la mesure annoncée par le Coordonnateur général du CCOC qui a limité à trois, le nombre de passagers à bord du véhicule d’un député ou d’un sénateur qui se rend dans sa circonscription. En plus du parlementaire, il y a le chauffeur et le garde du corps.
Concession. Bon nombre de députés sont contre pareille limitation en arguant que leurs femmes et/ou enfants sont encore bloqués dans la Capitale. Le CCOC de faire alors une concession en augmentant à quatre, le nombre de passagers qui peuvent monter dans le véhicule d’un député ou sénateur, non sans leur demander d’éviter de faire d’incessants allers-retours, afin de limiter les risques de propagation du Coronavirus. Et pour cause, rien ne dit qu’ils ne vont pas contaminer ou être contaminés au cours de leur(s) déplacement(s).
Lettre. De toute façon, les familles des députés issus des autres Régions, ont largement eu le temps de regagner leurs lieux de résidence avant la fermeture des routes nationales sur lesquelles, la circulation est strictement réglementée à cause notamment de nombreux dérapages sous différentes formes comme la corruption, le népotisme, le favoritisme, le faux et usage de faux… Ceci expliquant cela, il est demandé au député ou au sénateur de produire une lettre en bonne et due forme signée par le président de l’Assemblée nationale ou du Sénat attestant que c’est bien son conjoint ou son enfant qui se trouve dans sa voiture.
R.O