Cette semaine est décisive pour la suite du processus électoral. Tous les partis politiques sont déjà en ébullition en attendant le Conseil de gouvernement de ce jour.
Les états-majors politiques retiennent leur souffle
En attente de la décision du Gouvernement sur la suite du processus électoral, les sentiments sont divisés au sein de la classe politique. S’il y a ceux qui aspirent fort à la tenue de la présidentielle pour cette année, suivant la proposition de calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, une fronde de l’opposition insiste sur la nécessité d’un régime transitoire afin de mieux préparer les échéances électorales à venir pendant que la majorité essaie de couper court aux polémiques causées par la publication de la naturalisation française du président Andry Rajoelina. En effet, d’après la déclaration du Premier ministre Christian Ntsay, en marge de la présentation du rapport de son gouvernement devant les élus de Tsimbazaza ce 24 mai, le décret portant convocation des électeurs pour la présidentielle du mois de novembre sera pris ce mercredi 12 juillet. Bien que le compte à rebours ait déjà commencé, il y a plus d’agitation que de panique au sein des états-majors politiques.
Remaniement
Dans le camp Ravalomanana, le temps est au changement de stratégie. « Des changements seront nécessaires afin de mettre en place une communication efficace », a avancé une source proche de l’ancien président qui est déjà au four et au moulin afin de faire la promotion du Madagascar Action Plan Plus. L’ancien locataire d’Iavoloha n’attend que la décision du Conseil du gouvernement pour passer à la vitesse supérieure dans sa reconquête du pouvoir. « Un remaniement de son équipe de campagne est également à attendre dans les jours à venir », a poursuivi notre source. « Un coup de lifting dans son marketing politique fera du bien », a-t-elle conclu.
Transition
En tout cas, l’article 51 de la loi organique n° 2018 – 008, relative au régime général des élections et des référendums stipule que « les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix (90) jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en Conseil de Gouvernement, après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la Commission Électorale Nationale Indépendante pour tout mandat qui arrive à son terme ». Avec cet éventuel décret de convocation des électeurs, tous ceux qui aspirent à la mise en place d’une transition seront, une fois de plus, bottés en touche malgré l’arrivée en force de l’alliance Apogénniies. Une initiative qui est vue d’un mauvais œil par les organisations de la société civile. « Pour la société civile, il n’y a que les élections qui importent. De plus, nous sommes déjà à la sensibilisation de la population à prendre part à toutes les consultations », a d’ailleurs indiqué Privat Fabien Miadana, de l’ONG Tolotsoa.
Pompiers
Au sein de la majorité, on essaie encore de jouer aux pompiers. En effet, le débat sur la naturalisation française du Président Andry Rajoelina a fait long feu. Sa candidature à la prochaine échéance présidentielle continue à occuper tous les esprits. Avec la publication de ce décret de convocation des électeurs, les partis de la majorité, surtout le Tanora malaGasy Vonona (TGV), sont également en effervescence. Son congrès est très attendu pour les semaines à venir. « Outre la présentation d’Andry Rajoelina comme le candidat du parti, des grandes décisions seront prises, durant cet événement », nous a-t-on indiqué. Naivo Raholdina, député du 5ème Arrondissement a même déjà lancé que ce sera un événement grandiose, une véritable démonstration de force pour les Oranges. Force est de constater que tous les états-majors politiques sont déjà sur le qui-vive et le débat politique risque de s’échauffer, contrairement au temps qu’il fait dans la capitale.
Julien R.