
Le KMF-CNOE a saisi la haute cour constitutionnelle pour attaquer le décret de convocation des électeurs en vue des sénatoriales.
La société civile a émis une réserve concernant l’organisation des élections sénatoriales en décembre prochain. Le KMF-CNOE, oeuvrant dans les élections depuis des décennies, s’oppose à la tenue de ces consultations à la date du 11 décembre et saisit, à cet effet, selon son président national, la cour constitutionnelle pour « annuler le décret de convocation du collège électoral pour les élections sénatoriales ». Ce membre de la société civile a également déposé une requête pour « sursis à exécution » de ce décret auprès du conseil d’Etat, toujours selon Andoniaina Andriamalazaray.
Elections pendantes. Le comité national d’observation des élections critique la constitution du collège électoral qui va élire les nouveaux sénateurs. Selon le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, ce collège sera formé par les maires et les conseillers communaux et municipaux déjà en place depuis 2019. Mais, le Cnoe, quant à lui, veut que les autres communes, dont les élections des dirigeants n’ont pas encore été bouclées en raison de l’annulation du scrutin ou des dossiers de contentieux toujours en instance, participent à ces élections sénatoriales. En effet, le KMF-CNOE estime qu’il faut d’abord régler les élections pendantes avant l’organisation des sénatoriales. Le 09 septembre dernier, ce membre de la société civile a déjà interpellé l’Etat sur ce sujet. Mais l’Etat n’a pas donné une suite favorable aux questions soulevées par le Cnoe.
Victoire écrasante. La date du 11 décembre, proposée par la commission électorale, a été entérinée par le gouvernement. Cependant, le KMF-CNOE estime que la date du 11 décembre n’est pas opportune pour organiser les élections sénatoriales. « Tenir une élection à cette date viole les dispositions des textes en vigueur en matière électorale », a soutenu Andoniaina Andriamalazaray, président de cette organisation. Et s’il y a réellement « urgence » pour tenir les sénatoriales cette année, d’autres options peuvent être étudiées, poursuit-il. Pourtant, si le régime s’obstine à maintenir le cap, le Cnoe est sceptique pour un horizon politique apaisé. Tenir au forceps ces consultations pour élire les nouveaux membres du sénat peut emmener, sans aucun doute, à une victoire écrasante et sans appel du régime, analyse le président du KMF-CNOE. Mais « les scores de près de 100% en 1971 ou en 1989 aux élections ont conduit les régimes d’alors à une issue compliquée », soutient-il.
Rija R.