La compagnie Cap Sud de Madagascar et le Groupement d’Employeurs Professions Sports et Loisirs de Mayotte se sont engagés pour une bonne cause, le partage culturel. Ainsi, durant 14 jours (du 17 au 30 octobre) ces deux associations composées de jeunes se découvriront à travers des échanges enrichissants.
#Première rencontre. Mardi 17 octobre à 10h30, une fois descendus de leurs navettes, à la porte de l’ancien Hôtel de la Poste, les onze jeunes Mahorais et leur encadreur ont été joyeusement accueillis par l’équipe du Cap Sud. À 11h15, au rez-de-chaussée, les présentations se faisaient du côté malgache. Ensuite, en guise de considération, une minute de silence a été observée pour rendre hommage au frère de Bacari Maoulana, l’encadreur mahorais, décédé le lundi 16 octobre. Une attitude respectueuse qui va droit au cœur. Puis, les chansons « Salakao » de Vaovy et « Lanitra mangamanga » de Salala ont été mélodieusement interprétées a capella. Le deuxième chant était des plus émouvants vu que les paroles évoquent la fraternité. Le jour suivant, le tour de la ville était au programme. Les Mahorais ont passé une belle journée et ont immortalisé le moment en prenant des photos. Hier, ils se sont rendus à la direction régionale de la Jeunesse et des Sports, après avoir été reçus par les hauts responsables de la mairie d’Antsiranana.
# Étroite coopération. Créé en 2014, fonctionnel depuis 2015, le Groupement d’Employeurs Professions Sports et Loisirs œuvre dans différents domaines. « L’idée est venue du constat de la perte de la culture et la tradition des jeunes… On se rend compte que la langue mahoraise est en train de disparaître. Nos enfants ne parlent plus shimahori ou shiboushi qui sont deux langues du territoire… Alors, nous avons pensé que ce serait intéressant d’aller à Madagascar, car c’est une île riche en culture, et une occasion pour nous de voir, comprendre un voisin qui a su conserver sa tradition. L’objectif est de se ressourcer, et surtout d’exposer la culture mahoraise aux jeunes Malgaches », explique Bacari Maoulana. Quant au Cap Sud Madagascar, fondé par Cerveau Kotoson en 2007, c’est une association qui met en exergue les us et coutumes du pays. Compagnie de danse, de chant, de théâtre, d’art plastique, mais qui réalise aussi des ateliers d’écritures, elle s’ouvre également à d’autres secteurs telle la pédagogie. Ayant comme devise, « Permission de pleurer mais interdiction de se plaindre », Cap Sud incite ses jeunes à se tenir debout. « Collaborer avec cette association mahoraise dont la délégation est dirigée par Maoulana Bacari est la continuité de ce qui s’est passé dans le temps avec mes Mentors David Jaomanoro et Nassur Attoumani. Côtoyer les meilleurs pour devenir les meilleurs à notre tour. Tel est le chemin que je montre à mes protégés car pour moi, cette association est plus qu’une compagnie, c’est une famille… Un début d’une longue aventure entre les deux îles sœurs, à savoir, Madagascar et Mayotte. En effet, la compagnie Cap Sud Madagascar prévoit d’être l’hôte de Mayotte, dans un futur proche, pour un échange culturel et pédagogique plus fructueux encore, pour les jeunes ressortissants des deux pays », a-t-il fait savoir. Effectivement, Cerveau Kotoson n’est pas à son premier coup de maître. Il a organisé des rencontres de ce genre maintes fois. Bien entouré par ses proches collaborateurs en l’occurrence Alluskha Bahoaka et Brigida Rakotomalala, il redore son blason.
Iss Heridiny