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dimanche, novembre 2, 2025
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Coopération : Face à Macron, Andry Rajoelina plaide pour un accès concret au Fonds vert pour le climat

Le courant passe bien entre le président malgache et son homologue français

Emmanuel Macron est le deuxième président français à avoir effectué une visite d’État à Madagascar et le cinquième chef d’État français qui a visité la Grande île après De Gaulle, Mitterrand, Chirac et Hollande. 


Dans le cadre de la visite d’État du président français Emmanuel Macron à Madagascar, le chef de l’État malgache, Andry Rajoelina, a prononcé un discours au palais d’Iavoloha où il a dressé une feuille de route ambitieuse pour renforcer le partenariat bilatéral. Mais au-delà des projets de développement et des déclarations d’amitié, c’est sur un sujet en particulier que le président malgache a haussé le ton : le financement climatique, et plus précisément, l’accès au Fonds vert pour le climat. « Madagascar est éligible au Fonds vert pour le climat. Pourtant, malgré les promesses, aucun financement concret n’a été décaissé à ce jour », a déploré le président malgache devant son homologue français à Iavoloha. En sollicitant publiquement l’appui de la France, Andry Rajoelina a voulu replacer la question environnementale au cœur des priorités de la coopération, en soulignant l’incohérence entre les engagements internationaux et la réalité du terrain.

Le Fonds vert pour le climat, créé dans le cadre des accords de Paris, est censé soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’adaptation aux effets du changement climatique. Pour Madagascar, l’un des pays les plus vulnérables du monde aux événements climatiques extrêmes — cyclones, sécheresse, montée des eaux —, cet instrument représente un levier essentiel pour financer la résilience des communautés rurales et les projets environnementaux d’envergure. En rappelant que Madagascar reste sans décaissement effectif, malgré son éligibilité, le président malgache interpelle non seulement la France, mais aussi, par ricochet, la communauté internationale. Il appelle à une action concrète, loin des effets d’annonce. Et dans cette interpellation, il confie à Paris un rôle d’intercesseur pour faire bouger les lignes au sein des mécanismes multilatéraux, dominés encore largement par les pays du Nord.

Projets à fort impact

Ce plaidoyer pour le Fonds vert n’était pas isolé dans le discours du président de la République. Il s’inscrivait dans un ensemble de demandes articulées autour de projets à fort impact : développement de l’énergie hydroélectrique, modernisation des infrastructures ferroviaires, transformation agricole, formation médicale et académique. Tous ces chantiers, a-t-il martelé, doivent générer des résultats concrets et durables pour les populations. A l’instar du secteur de l’agriculture, Andry Rajoelina a évoqué l’importance de la transformation agricole de Madagascar. Dans ce cadre, souligne-t-il, la coopération avec la France sera primordiale pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Dans la foulée, il a rappelé que « Madagascar est le troisième pays le plus grand producteur de riz sur le continent africain après le Nigeria et l’Égypte ».

Dans le domaine énergétique, il a cité le projet d’Antetezambato, un barrage hydroélectrique de 100 mégawatts qui marquerait une étape décisive dans la transition énergétique du pays. Dans le secteur des transports, il a évoqué la rénovation des lignes historiques Antananarivo-Toamasina et Fianarantsoa-Manakara, construites à l’époque coloniale et qui symbolisent aujourd’hui un lien mémoriel fort avec la France. Mais c’est dans le domaine de l’environnement que se joue une dimension plus politique. En appelant à l’opérationnalisation des financements verts, Andry Rajoelina pose une question de justice climatique. Pourquoi un pays qui subit de plein fouet les conséquences du réchauffement global, sans en être responsable, ne peut-il toujours pas bénéficier des ressources censées l’aider à y faire face ?

Le message est clair : le soutien à Madagascar ne peut se limiter à des engagements bilatéraux. Il doit aussi se traduire par un accès facilité aux mécanismes internationaux. En ciblant le Fonds vert pour le climat, le président malgache identifie un outil stratégique, à la fois politique, financier et symbolique, pour faire passer Madagascar du statut de victime du changement climatique à celui d’acteur engagé dans la transition écologique.

Rija R.

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3 Commentaires

  1. La mendicité , toujours la mendicité et encore la mendicité … Paris n’est pas aussi niais pour soutenir Rainilainga et son autoroute détruisant la biodiversité et l’écosystème pour prétendre à ce fond vert …

  2. Le Président Andry Rajoelina a souligné l’urgence d’un accès concret au Fonds vert pour le climat, déplorant l’absence de financements malgré l’éligibilité du pays, et appelant la France à jouer un rôle d’intercesseur sur la scène internationale. Il a également présenté une feuille de route ambitieuse articulée autour de projets à fort impact dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’agriculture et de la formation, plaçant la coopération environnementale au cœur des priorités bilatérales.

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