Pour sa visite d’État dans le pays, le président français Emmanuel Macron a affiché avec clarté, hier, ses ambitions de faire de la Grande île un partenaire stratégique de la France dans la transition énergétique mondiale.
Les enjeux sont désormais connus : dans un contexte de reconfiguration géopolitique et de ruée mondiale sur les minerais stratégiques, Madagascar attire l’attention de plusieurs puissances, et Paris entend y affirmer sa place. « Nous souhaitons accroître nos coopérations, et la France est un contributeur important », a déclaré Emmanuel Macron, hier face à la presse, depuis le palais d’État d’Iavoloha. Un message sans équivoque sur la volonté française de s’inscrire durablement dans l’exploitation conjointe des ressources minières malgaches, notamment les terres rares, désormais indispensables à la production de technologies vertes comme les panneaux solaires, les éoliennes ou encore les batteries pour véhicules électriques.
« Nous avons la conviction que nous pouvons avoir un partenariat en matière de terres rares, de minerais stratégiques, et nous pouvons les valoriser », a martelé le président français, citant en exemple le potentiel photovoltaïque malgache. « Vous avez tous les composants de matière première pour développer une telle filière », a-t-il souligné, insistant sur la volonté française d’être un acteur de cette valorisation. Derrière ces mots se dessine une nouvelle forme de diplomatie économique où le contrôle ou la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques devient un axe majeur de coopération. Cette ambition française se heurte toutefois à une concurrence croissante : les États-Unis, déjà présents via le projet Base Toliara, qui ont récemment intensifié leurs discussions avec Antananarivo sur ce sujet lors d’un déplacement officiel d’une délégation malgache à Washington. Madagascar se retrouve ainsi au cœur d’un jeu d’influences entre grandes puissances.
La France, en revanche, bénéficie déjà d’un coup d’avance en matière d’ancrage économique et stratégique dans le pays. Emmanuel Macron a annoncé une série de projets concrets qui renforcent la présence française à travers des investissements structurants. Le barrage hydroélectrique de Volobe, soutenu par l’Agence française de Développement (AFD), symbolise cette volonté de contribuer à la transition énergétique malgache. D’autres chantiers sont également évoqués. Le développement de voies ferrées, l’amélioration des infrastructures agricoles et éducatives, autant de leviers pour soutenir un développement durable, selon Paris. La France se positionne aussi en tant qu’allié sécuritaire dans une région marquée par des instabilités croissantes. « Nous voulons aussi être des partenaires fiables et constants en termes de sécurité-défense », a affirmé Emmanuel Macron. Il a rappelé à ce titre le lancement de l’exercice militaire « Tulipe 2025 », actuellement en cours à Madagascar, impliquant 500 militaires français. Une démonstration concrète d’un engagement militaire croisé avec les enjeux géopolitiques liés aux ressources.
Lien historique
Paris ne compte pas perdre de temps pour mettre en œuvre ses ambitions dans la Grande île. « Nous soutenons cette volonté d’aller plus loin sur ces grands projets », a insisté le président français, hier à Iavoloha, appelant à une coordination étroite entre ministres et administrations pour « finaliser une feuille de route, un partenariat stratégique commun ». L’ambition affichée de Paris s’appuie sur des bases économiques solides. En 2024, la France était le premier client de Madagascar et son troisième fournisseur, avec des échanges commerciaux proches du milliard d’euros. Le secteur textile et agroalimentaire reste la colonne vertébrale de ces relations, mais les projets miniers pourraient redessiner la hiérarchie des échanges dans les années à venir.
En positionnant Madagascar comme un partenaire stratégique dans les secteurs clés de l’énergie, des infrastructures et des minerais critiques, la France tente de consolider un lien historique dans un contexte de compétition accrue. Mais à mesure que les convoitises étrangères s’intensifient autour des richesses minières malgaches, Antananarivo devra naviguer habilement entre coopération économique et souveraineté nationale.
Rija R.
Pas de problème pour Paris car il a un gouverneur son vrai » Toutou » qui va courber l’échine et se mettre à genoux afin que Reny Malala fasse la main basse sur les minerais stratégiques !
Quatre français sur cette photo, point barre!
Emmanuel Macron a affirmé la volonté de la France de renforcer son partenariat stratégique avec Madagascar, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et de l’exploitation des minerais critiques, face à une concurrence internationale croissante. La France souhaite consolider son ancrage économique, sécuritaire et diplomatique