Les 10 milliards d’Euros réunis, pour le développement de l’énergie renouvelable en Afrique, seront très bientôt engagés, d’après la présidente de la COP-21, Ségolène Royale, lors d’un débat aux Assemblées annuelles de la BAD à Lusaka.
« Les pays d’Afrique n’ont plus besoin de promesses et d’encouragement. Il faut des actions concrètes ! Nous avons besoin d’énergie pour éclairer, cuisiner et industrialiser le continent. » C’est par ces mots que le président du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina a ouvert le débat du panel de haut niveau, organisé vendredi dernier, dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD, à Lusaka – Zambie. Face à cette requête ferme du représentant africain, la présidente du COP-21 Ségolène Royale a déclaré que les 10 milliards d’Euros déjà disponibles seront engagés sans tarder, avec une simplification des aides de l’Union Européenne. « Parmi les signataires de l’Accord de Paris figurent 49 pays d’Afrique. Il est vrai que les pays développés d’aujourd’hui ont utilisé les énergies fossiles pour l’industrialisation. L’Afrique, qui est aujourd’hui une simple victime des changements climatiques, s’engage quand même à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Rien que pour cela, l’Europe a un grand devoir envers l’Afrique. Les 10 milliards d’Euros de la COP-21 seront très vite engagés dans la filière des énergies renouvelables. Cela concernera aussi bien les petits, que les grands projets. 3 milliards d’Euros de la Commission Européenne seront également rapidement mobilisables. Nous sommes aujourd’hui en train d’établir le rapport de la COP-21, pour une cohérence avec les prochaines actions, dans le cadre de la COP-22. L’Afrique va avoir son électricité pour éclairer, cuisiner et s’industrialiser », a-t-elle annoncé dans son intervention.
COP22. Cette année, la 22e Conférence des Parties se tiendra à Marrakech au Maroc du 7 au 18 novembre prochain, faisant suite à la COP-21. Comme le réclame les dirigeants africains, cette COP-22 fera place au concret et à l’action, d’après son président, Salaheddine Mezouar, également ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Maroc. « Il y a urgence ! Nous savons très bien qu’il existe un lien étroit entre le faible accès à l’électricité, le chômage et le terrorisme. Avec l’engagement confirmé de tous, le challenge est aujourd’hui d’initier l’action, de mettre en œuvre ce qui est prévu. L’Afrique n’est pas responsable de ce qui se passe sur le climat, donc elle peut concevoir tout un modèle différent de ce qui existe déjà et imposer des requêtes. Mais elle doit agir. Nous travaillons aujourd’hui sur la mise en place d’un guichet unique pour faciliter les décaissements rapides des fonds. Il y a également les renforcements de capacités qui s’imposent pour faire fonctionner les structures déjà en place, si l’on ne cite que les centrales hydroélectriques qui sont là, mais qui ne fonctionnent plus », a expliqué le président de la COP-22. Bref, il faut croire que des actions seront enfin menées dans les mois qui viennent, pour appuyer les victimes des changements climatiques, qui sont surtout les agriculteurs, une majorité silencieuse qui souffre des catastrophes naturelles.
Antsa R.
