Les syndicats des douaniers ont dénoncé lors de leur conférence de presse, tenue mardi dernier, l’existence de pressions et interventions en haut lieu, dont ils sont victimes. Cette dénonciation remet sur le tapis la question du copinage en haut lieu qui a marqué les régimes qui se sont succédé à Madagascar.
Copinage malfaisant
Toutes les hautes instances dirigeantes du pays avaient leurs propres copains privilégiés dans le milieu des affaires. Et les opérateurs économiques « proches des régimes » profitent évidemment de ces privilèges, soit pour décrocher des marchés, soit pour bénéficier des passe-droits pour payer moins que les autres. Et le copinage ne concerne pas uniquement les hautes sphères du pouvoir puisque même dans des petites opérations comme l’organisation d’un cocktail des cérémonies officielles, on fait recours à des traiteurs connus d’un tel ou tel responsable public. Mais ce qui est malheureux, c’est que cette mauvaise pratique peut être qualifiée de copinage malfaisant pour le développement économique. Un copinage malfaisant car il s’agit d’une pratique contraire à l’égalité de tous les opérateurs économiques devant l’administration. Ce ne sont pas les bonnes initiatives qui manquent de la part des détenteurs de capitaux et des projets à Madagascar. Ce qu’ils demandent, c’est que l’Etat traite tous les opérateurs économiques sur le même pied d’égalité. Et que, surtout, l’Etat joue le rôle de facilitateur pour tous, et non pas pour une poignée de privilégiés qui peuvent se faire rapidement des bénéfices. En effet, c’est cette égalité de tous qui aura un effet multiplicateur en ce sens que les initiatives privées, nées d’un environnement économique où tout le monde opère avec l’appui d’un Etat facilitateur, se multiplieront pour créer des milliers et des milliers d’emplois. En somme il est temps que les responsables étatiques démontrent enfin leur capacité à œuvrer pour l’intérêt de tous et non pas favoriser une minorité de proches et recevoir quelque chose en retour. Si ces responsables ne prennent pas conscience de cette réalité, le copinage malfaisant continuera en défaveur du régime vis-à-vis de l’opinion et pourra même à la longue le faire tomber.
R.Edmond