Bientôt deux mois que le monde vit au rythme du nouveau coronavirus (Covid-2019). 1 665 morts en Chine, 4 à l’international et des milliers de cas confirmés à travers le monde, l’épidémie que la Chine entend maîtriser vient de franchir la frontière africaine avec un cas confirmé en Egypte.
Si, durant les jours précédents, aucun pays d’Afrique n’a été touché par le nouveau coronavirus, la situation vient de changer puisque le ministère égyptien de la Santé a annoncé dans une déclaration conjointe avec l’OMS qu’une personne est affectée par le virus en Egypte. Il s’agirait d’un ressortissant étranger et non d’un égyptien. Quoi qu’il en soit, avec ce premier cas sur le continent africain, l’inquiétude s’est amplifiée auprès de la population africaine, dont les Malgaches. Ce qui est tout à fait légitime lorsqu’on sait que les pays africains n’ont pas les moyens comme ceux de l’Europe ou de la Chine pour faire face à une telle épidémie.
A l’heure actuelle, aucun cas suspect n’a encore été relevé au Centre hospitalier universitaire Anosiala, même si une douzaine de personnes y sont en observation. Et toujours à Madagascar, 85 personnes sont en observation à domicile selon les responsables au niveau du ministère de la Santé. Au vu de cette situation, les mesures de prévention adoptées par l’Etat malagasy restent en vigueur. Air Madagascar a prolongé la suspension des vols vers Guangzhou jusqu’à fin avril. Sage décision selon une grande partie des Malgaches qui s’expriment sur les réseaux sociaux. En effet, avec les moyens limités du pays, la seule protection face à la menace du nouveau coronavirus reste la fermeture des frontières jusqu’à ce que l’épidémie soit maîtrisée.
Ailleurs comme en France, certains Français sont rentrés dans leur pays en fin de semaine. Mais sur cette question, de nombreux Malgaches ne sont pas pour le rapatriement des étudiants se trouvant en Chine actuellement, même si aucun d’eux n’a contracté ce virus selon les dernières nouvelles de l’Ambassade de Chine à Madagascar. En Egypte, 300 Egyptiens ont été également évacués de Wuhan en février, et mis en quarantaine durant 14 jours. Et malgré la suspension des vols entre l’Egypte et la Chine début février, la maladie est parvenue à franchir la frontière égyptienne. D’après un entretien du virologue de l’Institut Pasteur de Dakar, Ousmane Faye, avec TV5Monde « Les responsables auprès des aéroports effectuent un contrôle de température à l’arrivée des passagers alors qu’il se pourrait qu’une personne infectée ne présente le moindre signe de fièvre, et peut entrer ». Ce dernier estime qu’il y a tout un autre ensemble de mesures à prendre, comme cibler directement ceux qui viennent des zones infectées.
Anja RANDRIAMAHEFA