Le gouvernement a déjà pris certaines mesures restrictives pour la prévention du coronavirus. La classe politique, elle, s’inquiète que l’épidémie frappe le pays. On craint une catastrophe.
L’inquiétude gagne du terrain concernant le coronavirus. En marge de la session extraordinaire du parlement, les députés veulent rencontrer l’exécutif à Tsimbazaza pour élucider certaines questions liées à l’épidémie qui fait déjà des centaines de morts en Europe, des milliers en Chine, et qui continue à menacer plusieurs pays. En effet, les ministres de la Santé publique, Ahmad Ahmad, celui du Transport, du Tourisme et de la Météorologie, Joël Randriamandranto, devront faire face aux députés pour aborder le sujet. Selon le service de presse de l’Assemblée nationale, les députés veulent échanger avec les membres du gouvernement sur les dispositifs de prévention mis en place par l’exécutif pour endiguer le covid-19. Même si, selon les autorités sanitaires, aucun cas n’est pas encore détecté dans le pays, la menace est prise très au sérieux et préoccupe le gouvernement. Une réunion d’urgence du conseil national de gestion de risque et des catastrophes, tenue la semaine dernière, sous la direction du premier ministre Christian Ntsay, témoigne cette préoccupation. Néanmoins, les élus veulent avoir de l’assurance pour dissiper leur doute. « La population s’inquiète beaucoup, surtout les habitants des zones côtières et on veut connaître exactement ce que le gouvernement a entrepris pour endiguer l’épidémie », a déclaré Nicolas Randrianasolo, élu à Betroka.
Cette inquiétude est aussi partagée dans le camp de l’opposition. Hier, le président national du parti TIM, Marc Ravalomanana, est monté au créneau pour réclamer une mesure radicale. « Il faut fermer nos frontières à tous les vols venus de l’extérieur, surtout ceux en provenance d’Europe », a-t-il recommandé. Car il estime que le pays n’est pas en mesure d’affronter le coronavirus. Il constate que « le personnel médical, les moyens techniques et financiers sont insuffisants » pour faire face à cette épidémie. Cet ancien président estime alors que « cette mesure doit entrer dans le cadre de la mission du gouvernement de protéger les personnes et ses biens ». Marc Ravalomanana croit que cette épidémie est « une catastrophe si jamais elle touche le pays ». Et il trouve ainsi « dommage que le gouvernement laisse encore entrer au pays des gens en provenance des pays européens », alors que le contraire se fasse ailleurs pour éviter la contagion.
Rija R.