La pression sur le gouvernement se fait de plus en plus forte. Alors que La Réunion connaît ses cinq premiers cas de maladies du coronavirus, une partie de l’opinion réclame la fermeture des frontières de la Grande Île. Elle s’aperçoit que l’épidémie est à ses portes. Les nouvelles venant de l’extérieur incitent à cette tentation de mesures radicales. L’Italie a été la première nation européenne à mettre sa population en isolement, la France a décidé de passer à une étape moins dramatique, mais le plan de prévention est passé à un stade avancé. L’Allemagne a commencé à établir des contrôles à ses frontières. D’autres pays refusent l’entrée de ressortissants étrangers : l’Inde, le Vietnam, Israël, l’Arabie Saoudite, la Mongolie et le Népal refusent d’accorder un visa aux Français. La liste de ceux qui sont touchés par les restrictions n’est pas exhaustive. La réaction de Donald Trump qui a ordonné la suspension des vols en provenance de l’Europe ne fait qu’ajouter à la confusion sur le plan international. Dans ce contexte, les appels à la prise de décisions encore plus drastiques à Madagascar se comprennent et la temporisation des pouvoirs publics ne fait qu’irriter ceux qui craignent le déclenchement d’une épidémie. Le chef de l’Etat, Andry Rajoelina, à l’exemple d’Emmanuel Macron , va donc tenter demain soir d’éclairer l’opinion sur la situation actuelle. Il s’agit pour lui de calmer les inquiétudes et de prendre les bonnes décisions. Cela éclipse totalement le feuilleton de la crise de la CENI qui semble s’être terminée sans trop de problèmes avec la démission de son vice-président. Celui par qui le scandale est arrivé a préféré jouer le rôle de fusible pour ne pas gêner les autres membres de la commission. Tout aussi rocambolesque est l’attitude des sénateurs HVM qui ont voté une motion de rejet de trois lois présentées à la Chambre haute, provoquant l’ire des partisans du régime. Mais tout est rentré dans l’ordre à l’Assemblée nationale où elles ont été adoptées sans problème.
Sur le plan international, c’est bien sûr l’épidémie du COVID 19 qui domine l’actualité. Comme nous l’avons dit, tous les pays se prémunissent en adoptant des mesures très sévères et très restrictives. Les conséquences sur le plan social et économique commencent à se faire sentir dans les pays touchés par cette crise. La Chine, quant à elle, commence à se remettre de sa longue épreuve.
Le conflit entre la Syrie et la Turquie s’est quelque peu apaisé. Le calme est revenu sur le front, mais les deux armées qui se font face restent sur le pied de guerre. Des entretiens ont eu lieu entre les présidents Erdogan et Poutine et un accord semble avoir été trouvé pour l’établissement d’un cessez-le-feu.
La France vit à l’heure de l’épidémie du coronavirus. La situation est jugée très grave. L’intervention du président Macron faite avant-hier soir a permis d’appréhender les risques que la population française encourt. Les mesures d’isolement ont commencé à être appliquées, les grands rassemblements sont interdits, les manifestations sportives sont suspendues et les établissements scolaires sont fermés jusqu’à nouvel ordre.
La crainte du coronavirus commence à gagner une partie des Malgaches. Et elle risque de provoquer des troubles si ces derniers ne sont pas très vite rassurés. Le pouvoir, pour le moment, fait preuve d’un attentisme, qui ne calme pas cette peur en train de se répandre. Les jours à venir vont être décisifs et vont permettre de savoir comment le pouvoir va gérer une situation de plus en plus délétère.
Patrice RABE