Le pouvoir est maintenant à la croisée des chemins. Il est confronté à une situation qui peut devenir très vite explosive. Il doit savoir prendre les bonnes décisions avant que les esprits ne s’échauffent. C’est donc pour ce faire que la réunion qui a eu lieu hier à Ambohitsorohitra a permis au chef de l’Etat et à son équipe de connaître toutes les alternatives. Les mesures qui vont être prises par le pouvoi,r, en connaissance de cause,, et une fois décidées, devront être appliquées car elles auront été soupesées. Le président aura alors la lourde tâche de faire admettre leur bien fondé.
Coronavirus : une prise de décision bien pesée
C’est une des situations les plus difficiles de ce début de quinquennat à laquelle le régime est confronté. Il ne s’agit pas de mettre un terme à une querelle politique, mais il faut prendre des décisions qui engagent l’avenir de toute la population malgache. On se rend compte donc aisément de l’importance de la réunion qui s’est tenue hier autour du chef de l’Etat. Les avis de toutes les personnes ressources ont été requis. L’OMS, trois ministres et un comité scientifique ont été consultés et ont apporté leur expertise sur la portée des mesures susceptibles d’être prises. Toutes les solutions ont été discutées et à la fin, le président de la République prendra les décisions qui lui apparaîtront les plus opportunes. Ces dernières risquent de décevoir certains, mais elles ne devraient souffrir d’aucune contestation . Dans un premier temps, le pouvoir avait fait savoir par ses différents canaux de communication que la fermeture des frontières paraissait inopportune car elle risquait de provoquer de nombreux dommages sur le plan économique. Les explications avaient été très nombreuses sur les mesures prises en matière de sécurité sanitaire. Mais le public n’a pas été entièrement convaincu et des voix se sont élevées pour demander la prise de mesures les plus radicales. Le fait que l’épidémie se rapproche de plus en plus du pays a convaincu beaucoup de monde qu’il fallait sauter le pas, fermer les frontières et annuler tous les vols en provenance de l’extérieur. La balle est donc maintenant dans le camp du pouvoir. Les mesures qu’il prendra seront lourdes de conséquences.
Patrice RABE.