
Toujours est-il que bon nombre de ces députés impliqués dans cette affaire de corruption sont dans la course aux législatives.
Au mois d’avril de l’année dernière, le BIANCO a été saisi d’une doléance dénonçant des suspicions de corruption commise par des députés dans le cadre du vote de la loi organique portant Code électoral malagasy. Les informations qui ont été publiées à l’époque ont révélé qu’une réunion de plusieurs députés de Madagascar a eu lieu du 28 mars au 03 avril 2018 à l’Hôtel Paon d’or Ivato et que les organisateurs de ladite réunion ont réservé l’hôtel pour toute cette période au profit de 79 députés. Par ailleurs, les médias ont rapporté que la raison de cette démarche inédite aurait été de marchander les votes desdits députés pour l’adoption de la loi susmentionnée. Les mêmes informations de dévoiler que les 79 députés auraient perçu la somme de cinquante millions (50 000 000) d’ariary par personne de la part du pouvoir exécutif de l’époque pour faire passer ledit texte. Et en confirmation de ces informations, la loi portant Code électoral a été votée par 77 députés le 3 avril 2018, autrement dit à l’issue de leur conclave au Paon d’or. Le Bianco a mis plus d’une année pour recueillir les indices pouvant mettre en cause les 79 élus impliqués dans cette malheureuse affaire de corruption. Notons que les investigations ont été bouclées par le Bianco, le dossier a été transmis au Pôle Anti-corruption (PAC).
Signature de convention. Toujours à Ambohibao, le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID) et le Bureau Indépendant Anti-corruption (Bianco) ont procédé, hier, à une signature de convention qui s’étale sur trois années. La convention porte notamment sur la lutte contre la corruption et le renforcement de la gouvernance dans la mise en œuvre des programmes gérés par le FID. Selon le DG du Bianco, Jean-Louis Andriamifidy, « la lutte contre la corruption est une affaire de tous et engage tout un chacun si on veut arriver au bout de nos objectifs. Il est bien de signer une convention mais il est toujours recommandé de la mettre en œuvre. L’engagement du FID est une bonne initiative qui montre la détermination du secteur privé à lutter contre la corruption».
Cellule Anti-corruption. Dans la même foulée, le Bianco va appuyer le FID dans sa mise en place de la Cellule Anti-corruption (CAC) et contribuera également à définir et à mettre en œuvre des activités d’éducation et de communication en matière de lutte contre la corruption. En collaboration avec la CAC, le Bianco va procéder à la détection et à l’analyse des zones de risque potentiel de corruption, et selon la situation proposer des recommandations et des redressements. Pour sa part, le DG par intérim du FID, Rajao Harilala Serge, d’annoncer que le FID s’engage à mettre en place une Cellule Anti-corruption, à mobiliser et à éduquer l’ensemble de son personnel et de ses partenaires mais aussi à instaurer des pratiques, des systèmes et des procédures suffisamment transparents pour verrouiller les zones de risque de corruption dans ses différentes activités. Ainsi, un plan d’actions anti-corruption devra être élaboré et mis en œuvre.
Recueillis par Dominique R.