La paupérisation de la pauvreté impacte de façon conséquente sur la préservation et la conservation des espèces endémiques à Madagascar et accentue les trafics en tout genre. « Le trafic d’espèces sauvages est une forme lucrative de criminalité transnationale organisée avec la corruption comme facilitateur ». Propos de Sahondra Rabenarivo, présidente du Comité pour la sauvegarde de l’Intégrité (CSI) lors du lancement officiel du projet « Lutte contre la Corruption et le Trafic des espèces » jeudi dernier à Ivandry. Une dimension transnationale appuyée par les divers discours ce jour-là et qui ferait de l’imminente réouverture des frontières « une menace » pour les espèces endémiques de Madagascar. Face à ces risques, l’importance pour les acteurs de mettre en place une synergie de leurs actions et objectifs n’est plus à démontrer. « Il va falloir travailler ensemble, avec conviction et détermination », a confié la présidente du CSI. Ce, étant donné les changements qui s’opèrent au niveau mondial. « Nous voyons (aussi) au niveau mondial, une nouvelle volonté d’adopter une nouvelle approche comme celle-ci où il existe une convergence entre les différents objectifs et les instruments tels que la lutte contre la corruption et la lutte contre le trafic d’espèces, la lutte contre la corruption et l’atteinte des objectifs du développement durable, la lutte contre la corruption et la protection des droits humains », a noté Sahondra Rabenarivo.
Connexité. Toujours dans cet esprit de lien entre objectifs et instruments, la présidente du CSI a également insisté sur la nécessité de « lier les infractions prévues par la loi 2005-018, sur le commerce international des espèces de faunes et de flores sauvages, à une infraction de corruption et de blanchiment des capitaux ». D’autant qu’avec le récent changement de la loi Pôle Anti-corruption ou PAC, cet organisme n’est plus automatiquement compétent sur les infractions prévues par la loi 2005-018 en question. Il serait ainsi judicieux de « montrer un lien de connexité entre cette infraction (qui est économique et financière), la corruption ou le blanchiment des capitaux ». « Il va falloir apprendre à faire cela. Il va aussi falloir apprendre, maintenant qu’on a une agence de recouvrement des avoirs illicites, à lier les fruits des trafics illicites aux avoirs pour qu’on puisse les récupérer. Mesdames et Messieurs, nous avons du travail devant nous. Il nous faut coopérer, adopter une approche globale et holistique », conclut-elle.
José Belalahy