La coupure de courant dans tout Tanà soulève une vague de tollé auprès de la population. Dans tous les quartiers, l’électricité a fait défaut, parfois durant plusieurs heures, voire des jours entiers.
Ville de Lumières, certainement pas. On parle bien de la Ville des Mille. Hier, Antananarivo a été plongé dans le noir dès le début de la soirée. Les véhicules qui roulaient au pas ressemblaient à des guirlandes, vus de loin. Mais en réalité, la situation était tout sauf festive. La coupure de courant a duré des heures, voire des jours dans certains quartiers de la capitale. Des heures durant qui ont paralysé toute activité économique. Pour les industriels, le manque à gagner est immense : des machines qui ont arrêté de tourner, des processus qu’on a dûs stopper, et bien sûr, des employés qui tournaient les pouces au lieu de travailler. Ceux qui pouvaient le faire, ou qui devaient de toute façon le faire pour ne pas arrêter la production, ont dû utiliser des groupes électrogènes. Les dépenses y afférentes sont faramineuses, les litres de gasoil que l’on a du utiliser ont coûté cher, cette dépense supplémentaire ne pouvant pas être facturée aux clients. Les commerçants aussi ont payé cher cette coupure de courant. Ceux qui vendent des plats cuisinés nécessitant une réfrigération ont dû tout jeter, du moins… consommer avant que cela ne pourrisse. Une fois encore, des dépenses superflues qui handicapent les boutiquiers. Les particuliers sont également victimes de ces coupures, puisque dans le noir, à la maison, avec des factures en éternelle hausse, on a vraiment l’impression d’acheter « au noir ».
Insécurité. Les coupures de courant qui plongent la ville dans le noir, ce n’est pas seulement une question de confort matériel et de manque à gagner. En cette période de fêtes, tout le monde a besoin d’argent. Et l’appauvrissement général, dû aux crises politiques cycliques, a fatigué la population. Le pouvoir d’achat s’effrite, mais les besoins restent. Ces coupures de courant rendant toutes les rues et les ruelles sombres, sans aucune lumière, avantage les bandits et les voleurs à la sauvette. Plus personne n’ose marcher, seule ou même en bande, dans les rues de la capitale. Et puis, bien sûr, il y a tout l’énervement que cela entraîne. Les coupures de courant se conjuguent avec des coupures d’eau dans certains quartiers. Et des heures entières gâchées à ne rien faire, et à reporter les tâches le lendemain… Le tout sans aucune explication de la part de la Jirama !
Anjara Rasoanaivo