
La délégation de la Cour des comptes, conduite par son président Jean de Dieu Rakotondramihamina, a été reçue hier par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, à Antaninarenina.
Cette rencontre marque l’ouverture opérationnelle d’un chantier sensible. La Cour des comptes va procéder à l’état des lieux exhaustif des administrations publiques dans l’esprit des bases de la Refondation et des directives du président de la Refondation de la République de Madagascar, relayées par le premier ministre. La méthode se veut rapide et structurée. La Cour s’est donnée 90 jours pour dresser un diagnostic dans les départements ministériels et les institutions ciblées. Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) servira de point de départ. « Toutes les matières de base de ces travaux se trouvent dans ce ministère, raison pour laquelle c’est ici que nous allons commencer », a indiqué le président de la Cour des comptes. D’après ses explications, un déploiement en parallèle sera ensuite lancé vers les autres ministères, la Présidence et d’autres entités, sélectionnées suivant des analyses de risque. L’objectif est d’identifier les irrégularités et les failles du système afin de proposer des corrections concrètes et mesurables. « Pour une refondation, il faut passer en revue tout ce qui doit être corrigé », a souligné le président de la Cour des comptes, résumant l’esprit d’une démarche présentée comme à la fois ferme et constructive.
Redevabilité.
Côté Gouvernement, le signal est d’adhésion. Le ministre de l’Économie et des Finances a insisté sur le caractère sollicité et apprécié de cet audit par son département, y voyant une réponse directe aux revendications du peuple pour davantage de transparence et d’efficacité. À l’issue du bilan, la Cour proposera un schéma d’amélioration de la gestion des finances publiques pour s’aligner sur les grandes lignes du nouveau gouvernement. Le calendrier est d’ores et déjà fixé. Un rapport est attendu le 3 février 2026. En parallèle, le MEF, via la direction générale du Contrôle financier, se déclare prêt aux travaux d’audit lancés par l’Inspection générale de l’État, dans le même esprit de reddition des comptes. Au-delà des symboles, la séquence ouvre un moment de vérité. Il s’agira de mesurer, sans fard, les dysfonctionnements, sécuriser la dépense, fiabiliser la recette et refonder la gouvernance budgétaire. Le premier jalon posé, l’audit sera déployé vers les autres départements et institutions. Pour le public, le rapport, ainsi que les recommandations opérationnelles, avec un cap clair pour la mise en œuvre, sont attendus.
Antsa R.



