En 2021, le taux de pose de ces boucles était d’à peine 3,92% dans la région Androy.
La Cour des comptes a audité le système classique de traçabilité des bovins, reposant sur des documents d’identification et des livres d’enregistrement, ainsi que le nouveau système expérimental que le gouvernement tente de mettre en place pour combler les lacunes du premier et assainir la filière bovine. Cet audit, conduit dans sept régions, a révélé que la mise en œuvre de la réglementation du système classique est confrontée à de nombreuses difficultés sur le terrain. L’une des principales entraves provient de l’Imprimerie Nationale, seule institution habilitée à produire les documents d’enregistrement et d’identification des bovins. Elle peine à satisfaire la demande, entraînant des délais de livraison pouvant atteindre quatre mois, y compris dans les zones disposant de ses antennes locales. Dans certaines localités du Sud, les éleveurs s’opposent également à la pose de puces sur les oreilles des animaux, invoquant des croyances traditionnelles. Ils préfèrent se limiter à l’utilisation de la Fiche individuelle de bovin (FIB) lors des ventes, document qu’ils considèrent comme un acte de décès du bovin. Pourtant, la réglementation impose que la pose de puce et l’enregistrement via la FIB soient réalisés dans les 60 jours suivant la naissance de l’animal.
Expérimentation
Le passage à des systèmes plus modernes rencontre également des obstacles. Un projet expérimental visant à introduire de puces électroniques infalsifiables a suscité de nombreuses réticences de la part des éleveurs. En 2021, le taux de pose de ces puces atteignait à peine 3,92% dans la région d’Androy. Par ailleurs, un second projet consistant à administrer un bolus par voie orale pour permettre la géolocalisation des bovins et réduire les vols a été interrompu. Plusieurs cas de rejet du dispositif par les animaux ont été signalés, compromettant la viabilité de cette solution. Face à ces constats, la Cour des comptes appelle les autorités à améliorer l’approvisionnement des antennes locales en imprimés administratifs, à renforcer l’application des règles encadrant l’utilisation de la FIB et à sensibiliser les éleveurs aux avantages de puces électroniques. Elle insiste également sur la nécessité d’optimiser les mécanismes de traçabilité géographique des bovins pour assurer une meilleure gestion de la filière.
Dominique R.