Permettez- moi d’être pour une fois une exception dans la règle non-écrite qui veut qu’un haut fonctionnaire soit tenu par un certain devoir de réserve. Mais le juriste que je suis en même temps ne pourrait pas se taire devant une injustice criarde, lorsque tel ex-Responsable de l’environnement a ouvert la boîte de Pandore, à propos des 30 000 rondins de bois de rose bloqués à Singapour, en s’emmêlant les pinceaux dans sa maladroite tentative de se dédouaner, et de surcroît en se livrant à un non moins maladroit « partage des responsabilités ».
Je souhaite qu’intervienne sans tarder une explication générale de l’action entreprise sur ces 30 000 rondins de bois précieux exportés, à l’évidence, illicitement , pour que les choses soient claires dans ce dossier scabreux, suivi non seulement par l’opinion publique mais surtout par la communauté internationale qui agite régulièrement le chiffon rouge à propos des trafics en tous genres et autres faits de corruption. En tout cas, et ce qui m’incite aujourd’hui non pas à lever un coin du voile mais à relever au moins une évidence admise par pas mal d’observateurs, à savoir que s’il est un homme des plus « clean » dans ce dossier, c’est bien le premier P.M.de la IVe République, le Dr KOLO Roger Laurent Christophe, homme onctueux à qui l’on ne pourrait soupçonner la moindre tiédeur…
Pour affirmer catégoriquement une telle assertion, je prétends en effet être bien placé pour avoir participé à toutes les réunions du comité de pilotage mis en place par l’ex-Chef du gouvernement, pour la gestion collective et transparente de cet épineux dossier. Trois faits majeurs indiscutables en effet plaident en sa limpide qualité de « BLANC-COMME-NEIGE » dans cette affaire. Primo, le calendrier des faits : la cargaison a quitté Madagascar le 15 février 2014, et fut saisie en mars 2014 par les autorités portuaires de Singapour ; or KOLO a formé un comité interministériel de pilotage de ce dossier, un comité où pas moins de 6 ministères étaient dûment représentés. Il fut décidé, tout à fait collégialement et en toute transparence, l’envoi d’une mission spéciale dirigée par le ministre de l’Environnement de l’époque, M. Anthelme RAMPARANY, chargé de vérifier à Singapour l’état de la cargaison et obtenir tous les renseignements fournis par les documents d’exportation. L’envoi de cette mission lourde (formée de techniciens experts et juristes) fut avalisé, avant son départ, par le conseil de gouvernement.
Tertio, le calendrier des faits suivants a encore renforcé la limpidité de la position du P.M KOLO : la mission était partie de Tana le 2 décembre 2014. Et avec l’approche de la fin de l’année 2014 et l’avènement de l’année 2015, M. KOLO n’a pas reçu en tant que P.M ni officieusement à titre personnel, le rapport de la mission RAMPARANY …avant d’être « débarqué » sans ménagement de la Primature le 12 janvier 2015. Du coup, il est clair que sa décision pour envoyer la mission à Singapour était une décision collègiale du comité interministériel, puis une décision gouvernementale, mais non pas de KOLO Roger himself !
Outre cette décision de dépêcher cette mission « ad hoc », celle-ci était chargée de négocier avec Singapour une opération de mise en vente légale de ces 30 000 rondins, une fois établi le caractère illicite de l’exportation. Car toute la cargaison appartenait ainsi à l’Etat malagasy, et que le transport éventuel vers Toamasina s’avèrait trop onéreux. Les ristournes de la vente légale iraient donc renflouer les caisses de l’Etat pour financer des projets sociaux. Je souhaite, en terminant, que les enquêtes et autres décisions attendues dans cette affaire, contribueront à rafraîchir l’atmosphère. Car pour le moment, le fond de l’air EFFRAIE…
A.J. (Andoharanofotsy)