
Les employés de la JIRAMA menacent d’étendre leur mouvement dans les Provinces.
La grève des employés de la JIRAMA risque de se radicaliser. En effet, ils ont organisé hier un « diabe » afin d’exprimer leur soutien à leurs collègues auditionnés auprès de la Section des Recherches criminelles à Fiadanana, suite au court-circuit qui s’est produit la semaine dernière au domicile du président de la République Hery Rajaonarimampianina. Plusieurs centaines d’agents de la JIRAMA venant des agences Ambatonakanga et Soanierana ont participé à cette grande marche qui s’est terminée à Fiadanana. L’on a pu remarquer que le mouvement tend vers la radicalisation. Les banderoles et les animations commencent à prendre une forme de « déclaration de guerre » contre le régime actuel. « Ny bois de rose no azon’ialahy kapaina fa ny JIRAMA tsy azon’ialahy gadraina », a-t-on pu lire. Apparemment, les agents de la JIRAMA ont suivi l’exemple des journalistes qui ont également manifesté en juillet dernier pour réclamer la libération de deux confrères de « Madagascar Matin » placés sous mandat de dépôt à Antanimora après avoir cité les noms de trois ministres dans une lettre des lecteurs sur les trafics illicites de bois de rose.
Procédure. A leur arrivée à Fiadanana, les agents grévistes ont été reçus par les hauts gradés de la Brigade des Recherches et ceux de l’Emmoreg. Ces derniers ont expliqué qu’aucun employé de la JIRAMA n’a été placé à la garde à vue jusqu’ici. « Ils ont tous été relaxés après l’enquête », a soutenu le Commandant de la CIRGN, le Colonel Florens Rakotomahanina. Cependant, la déclaration n’a pas satisfait les grévistes qui ont réclamé plus d’informations sur la situation de leurs collègues. En effet, les agents de la JIRAMA exigent l’arrêt immédiat de la procédure d’enquête. Une requête à laquelle les Forces de l’ordre ne peuvent pas se soumettre, puisque selon les informations, ils auraient reçu l’ordre de poursuivre la procédure jusqu’à ce que la vérité soit faite sur cette affaire de court-circuit au domicile de la famille Rajaonarimampianina. Quoi qu’il en soit, cette affaire risque de ternir davantage l’image du régime qui semble encore fragile et fragilisé par certaines décisions prises « en haut lieu » mais qui ne sont pas forcément en conformité avec la volonté du président Hery Rajaonarimampianina.
Atteinte à la sûreté de l’Etat. Hier, les employés de la JIRAMA ont précisé que ce mouvement va se radicaliser et il sera affecté dans les autres Provinces si le régime s’entête à poursuivre la procédure. Ils ont toutefois rassuré que la grève n’aura aucune répercussion sur le service offert aux usagers. A noter que mis à part les 7 agents de la JIRAMA, quatre employés de l’Entreprise CIMELTA ont également été auditionnés à la Brigade des Recherches. Tous, ont travaillé sur l’installation des équipements électriques à la résidence présidentielle à Tsimbazaza. L’on a également appris que deux hauts responsables de la JIRAMA, à savoir le Chef de l’Agence à Ambatonakanga et le Directeur du BRI, ont été convoqués à Fiadanana pour cette affaire. A entendre les explications du Colonel Florens, si l’enquête révèle l’existence d’une volonté manifeste de provoquer un court-circuit au domicile du président de la République, ces personnes pourraient être poursuivies pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. La question est de savoir cependant comment les enquêteurs de la Section des Recherches criminelles vont procéder pour prouver l’existence de cette volonté de nuire à la famille Rajaonarimampianina ? A noter que le mouvement des agents de la JIRAMA se poursuit ce matin à Soanierana. A suivre.
Davis R