
En Afrique sub-saharienne, le taux de couverture en matière n’est que de 6%. Ce qui représente le quart du taux mondial : 25%. A Madagascar, ce taux fait état d’un « léger mieux », il est de 10%.
De gros efforts restent donc à faire, en matière de démocratisation de cette protection sociale. Ce qui n’est pas nouveau en soi, mais vient d’être étayé par une recherche récente de Dr. Félix Atchadé relatée par la Banque mondiale. Selon l’état des lieux qu’Atchadé a dressé de la protection sociale en Afrique sub-saharienne (dont Madagascar fait partie), les systèmes de protection sociale sont caractérisés par trois problématiques. D’abord, la faible proportion des bénéficiaires, ensuite l’insuffisance des prestations sociales auxquelles cette proportion déjà restreinte a accès et enfin la qualité de ces prestations qui laisse à désirer, notamment financièrement parlant. Juste un chiffre pour donner une idée de la situation, à Madagascar, comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, seuls 20% des personnes âgées jouissent d’une pension de retraite.
Les ruraux à la traine. Autre problème s’ajoutant à cette faiblesse du taux de couverture, la protection sociale des agriculteurs qui demeure bancale, voire inexistante. Alors que 85% de la population du sous-continent est rurale. Cependant à Madagascar, l’espoir est permis pour la protection sociale des agriculteurs. En effet celle-ci en est à ses balbutiements. L’année dernière la Caisse nationale de Prévoyance sociale a initié des démarches visant à instituer progressivement une protection sociale pour les agriculteurs et actuellement, d’après notre source auprès de cette institution : « les démarches se concrétisent ».
Sensibilisation. Face à ce tableau peu flatteur, la Caisse nationale de Prévoyance sociale ne s’endort pas sur ses lauriers. Elle passe à la vitesse supérieure durant ce mois d’avril en ce qui concerne la sensibilisation à l’affiliation à la protection sociale dans toutes les régions de l’île. En effet, si auparavant, l’information primait sur la sensibilisation, la CNaPS change désormais de stratégie en priorisant la sensibilisation, voire le plaidoyer. C’est ce qu’elle a fait le week-end dernier à Ambatondrazaka auprès de la population et de nombreuses entités : comme les scouts, les collectivités territoriales décentralisées et l’Eglise luthérienne malgache (FLM). Et c’est ce qu’elle est en train de faire cette semaine dans l’Atsimo Atsinanana à Farafangana.
Luz Razafimbelo