
La COVID-19 a obligé les dirigeants malgaches à prendre des mesures de confinement qui affectent durement l’économie locale. Les petites et moyennes entreprises (PME) parlent aujourd’hui de problème de survie.
Aucune entreprise naissante ne peut survivre à la crise de la COVID-19 sans appui extérieur. C’est ce qu’ont soutenu les représentants des PME, issus de divers secteurs d’activités, et qui comptent constituer un groupement de jeunes entreprises de moins de cinq ans. En effet, l’économie toute entière est fortement touchée par cette crise, notamment par les mesures de confinement prises par l’État. « Nous savons tous que la phase de lancement est toujours délicate pour une entreprise. Dans les autres pays, surtout ceux qualifiés de pays émergents, l’État offre des mesures incitatives aux entreprises naissantes, afin de favoriser l’entrepreneuriat. A titre d’exemple, cela peut être des subventions, des exonérations ou allègements fiscaux, pendant les deux à cinq premières années d’exercice. A Madagascar, l’absence de tels appuis pousse les entrepreneurs à entrer dans le secteur informel. Mais il y a ceux, comme nous, qui ont formalisé leurs activités. Malheureusement, la crise actuelle menace sérieusement ces entreprises, qui pourraient toutes disparaître », ont exposé ces représentants de PME.
Défavorisées. Les dispositions prises par l’État pour alléger les impacts sociaux et économiques de la pandémie de la COVID-19 sont saluées par de nombreux acteurs. Cependant, ces PME affirment qu’elles sont délaissées comparativement aux autres. « Les zones franches ont bénéficié du marché des masques pour sauver leurs activités. Il faut reconnaître que ces grandes entreprises offrent beaucoup d’emplois. Mais ensemble, les PME ont également un énorme poids dans ce domaine. D’autant plus que la plupart des PME sont créées par des entrepreneurs malgaches, avec des investissements locaux. Bref, l’État devrait nous accorder ces mesures d’incitations dont nous dépendons désormais. Les reports d’échéance ne résoudront rien car les charges à payer vont toujours peser sur nos finances. Nous ne demandons aucune subvention ni aucun marché. Nous demandons juste des exonérations fiscales, si l’État veut vraiment que les PME survivent à cette crise », ont-elles martelé. Pour appuyer leurs propos, ces entrepreneurs ont mis en avant les charges fixes à payer, à l’exemple des loyers, malgré la crise et la suspension de leurs activités. La récession économique semble inévitable pour cette année. La Banque mondiale vient d’indiquer dans son rapport une croissance négative de -2,1% à -5,1% pour les pays d’Afrique subsaharienne. Pour les PME à Madagascar, 2020 sera tout simplement une année de survie, pour celles qui auront résisté à la crise.
Antsa R.