Les statistiques épidémiologiques de la Covid-19, publiées par le ministère de la Santé publique du pays vers la fin de la semaine dernière, indiquent une hausse inquiétante du taux de contamination au niveau national.
Les récents décès liés à la Covid-19 interpellent sur la situation qui prévaut à Madagascar. Une situation confirmée par les chiffres publiés et relatant l’évolution de la maladie entre le 11 et le 17 de ce mois. Sur les 8 908 tests réalisés dans tout le pays, le nombre de personnes ayant contracté la Covid-19 était de 1 501 selon les données partagées par le ministère de tutelle. 1 138 de ces nouvelles contaminations ont été enregistrées dans la région Analamanga. Ce qui fait une moyenne de 162 nouveaux cas détectés quotidiennement dans la région en question. Et une moyenne quotidienne de 214 nouveaux cas par jour dans tout le pays, si l’on s’en tient toujours aux explications du département ministériel. La région Vakinankaratra détient la deuxième place avec 143 cas enregistrés sur la même période et les données statistiques publiées par le ministère de la Santé publique révèlent 16 pertes humaines contre 568 guérisons.
“Tangournement”. Respecter les gestes barrières. Une phrase que tous connaissent mais qui n’est pas suivie d’application. Du moins, par les personnalités politiques du pays qui, comme par magie (sûrement des esprits supérieurs) en pleine période où les chiffres sont à la hausse, trouvent des prétextes pour organiser des évènements rassemblant la foule. D’un parlementaire à des responsables de partis politiques pro ou contre pouvoir, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est cette insouciance de la population malgache à se laisser manipuler et à se rassembler, sans tenir compte des mesures sanitaires censées les protéger de la contamination. Avec les shows politiques et médiatiques de ce mois, on ne serait pas étonné que les chiffres continuent de grimper. On ne serait pas non plus étonné que le tort soit attribué uniquement à ce « vahoaka dondrona et mafy hatoka », ( peuple ignare et têtu). Si les rassemblements à visées politiques font leurs effets, de nombreux habitants de la Capitale se sont rués en masse auprès des pharmacies, hier, pour y chercher quasi le même traitement. « Je suis ici pour le traitement de la Covid-19. J’ai les symptômes et je dois faire vite pour éviter le pire » nous confie Solo, un père de famille qui a fait la queue auprès d’une pharmacie située à Antanimena. Les longues files étaient observées auprès des pharmacies de garde de la Ville des Mille durant le week-end. Ce qui pourrait constituer, outre les données publiées par le ministère de tutelle, des pistes de réflexion sur la situation réelle des foyers malgaches.
José Belalahy
