
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de plus en plus critiquée dans les politiques de santé qui restent dans le domaine des Etats nations.
Bis repetita pour l’OMS qui avait été déjà critiquée pour sa gestion de la crise du virus H1N1 à cause de « graves lacunes en matière de réactivité et de transparence du processus de décision liés à la pandémie ». L’agence onusienne était soupçonnée d’être sous l’influence voire sous l’emprise des grandes industries pharmaceutiques par rapport à ses décisions concernant la pandémie. Afin de mieux se préparer à d’éventuelle nouvelle pandémie, des recommandations ont été alors faites dans un rapport d’experts adopté par les Etats membres – dont Madagascar – qui dispose chacun d’une voix au sein de l’Assemblée mondiale de la santé, l’organe décisionnel de l’OMS.
Lobbying et conflits d’intérêts. Avec la pandémie de Covid-19, des cas suspects de lobbying et de conflits d’intérêts semblent resurgir au niveau de l’OMS dont le budget repose en partie sur les contributions fixes des Etats membres qui ne sont pas forcément en parts égales. Les Etats-Unis étaient le principal contributeur avec 893 millions de dollars. Ce qui est presque l’équivalent du budget 2020-2021 prévu pour les urgences sanitaires estimé à 888,8 millions de dollars. Sans compter les 201 millions de dollars dépensés en frais de déplacement par les dirigeants de l’OMS qui voyageaient en avion de première classe et descendaient dans des hôtels de luxe alors que l’agence compte – au propre comme au figuré – sur les contributions volontaires d’organisations publiques et privées pour renflouer sa caisse.
État souverain. En somme, c’est le cas de le dire, l’OMS est fortement affaiblie financièrement après le retrait des Etats-Unis qui assuraient 15,9% du budget de l’organisation que Donald Trump accuse d’avoir fait preuve de complaisance vis-à-vis de la Chine dans la gestion de la crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie de coronavirus. Le DG de l’OMS est taxé de faire le jeu de Pékin dans cette diplomatie humanitaire à travers laquelle chaque Etat membre conserve sa souveraineté. « Madagascar est un pays souverain », a d’ailleurs réitéré le président Andry Rajoelina lors de son entretien en duplex sur France 24 et RFI. Une riposte à la mise en garde contre l’utilisation du Covid-Organics par l’OMS qui est pourtant censée « inciter, financer et coordonner la recherche médicale ».
Faiblesses et dysfonctionnements. Le DG de l’agence, Tedros Adhanom Ghebreyesus lui-même devait reconnaître que « les pays, les partenaires de la santé, les fabricants et le secteur privé doivent agir de concert pour veiller à ce que chacun puisse profiter des fruits de la science et de la recherche ». C’est le cas du « Tambavy CVO » qui est approuvé par bon nombre de pays africains, malgré la mise en garde de l’OMS qui ne dispose pas, il est vrai, de pouvoir de sanction ni de coercition sur les États membres. Au contraire, ces derniers ont… testé et dépisté les faiblesses et les dysfonctionnements de l’OMS dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Tout particulièrement à travers les vrais faux résultats de cas positifs qui ont amené le gouvernement malagasy à diligenter des investigations. De son côté, le ministère burundais des Affaires Étrangères a émis une note verbale déclarant « persona non grata » le Représentant de l’OMS et 3 autres experts de l’organisation qui « doivent quitter le Territoire du Burundi avant le 15 mai 2020 ». Une manière pour Bujumbura d’affirmer sa souveraineté en cette période de crise sanitaire mondiale.
R.O