
Un cas actif de Covid-19 confirmé le lundi 15 mars 2021 dans l’Alaotra Mangoro. L’alerte est donnée pour éviter que la maladie se propage dans cette région qui rappelons-le, a enregistré 1.700 cas en 2020, sans parler des malades non répertoriés. La JICA est venu en renfort pour sensibiliser la population d’Amparafaravola cette semaine.
L’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a appuyé cette semaine les autorités sanitaires de la région Alaotra Mangoro pour l’organisation d’un atelier de sensibilisation sur les gestes barrières et la Covid-19, destiné aux utilisateurs d’eau du projet PC23. L’atelier s’est tenu au siège de la fédération TSARAVOY à Morarano Chrome le 16 mars 2021, avec la participation de l’association des médecins urgentistes de Madagascar et des six fédérations des riziculteurs. Ce projet est essentiel puisque selon le directeur régional de la Santé publique de la région, le Dr Andriatsimelo Fanovarijaina, la région vient d’enregistrer un premier cas actif, un homme de 51 ans localisé à Avaradrova dans la ville d’Ambatondrazaka. Toujours selon ce dernier « le district d’Amparafaravola doit rester très vigilant puisque l’année dernière, neuf cas sur dix de Covid-19 dans la région Alaotra Mangoro étaient localisés dans cette commune ». Ce dernier a donc fortement insisté sur le respect des gestes barrières.
Ambatondrazaka. Le DRS de l’Alaotra Mangoro nous a confirmé que peu de tests ont été effectués depuis le début de l’année car seules les personnes qui s’approchent des centres de soins et qui présentent les symptômes, bénéficient d’un dépistage et d’un traitement. Lors d’une descente dans le centre-ville d’Ambatondrazaka, nous nous sommes entretenus avec les habitants et beaucoup d’entre eux ont déclaré avoir souffert de la maladie à coronavirus en janvier. « Toute la famille a contracté la Covid-19 et notre mère a dû être évacuée à Antananarivo », nous a raconté un membre d’une famille localisée à Atsimondrova. Mais pas que, au cours du mois de janvier, un père de famille est décédé de la Covid-19 dans la même ville après avoir lutté quelques semaines à l’hôpital. Les rencontres effectuées dans les rues ont également permis de savoir que des gens qui présentent les symptômes de la grippe circulent librement, sans masque parfois. Les moyens financiers étant très limités pour une grande partie de la population de la ville, les gens se tournent vers les plantes médicinales traditionnelles pour se soigner, au lieu de se rendre dans les hôpitaux et centres de santé de base. Et pourtant, Ambatondrazaka compte huit centres hospitaliers qui peuvent accueillir les personnes atteintes par la Covid-19. Par ailleurs, les gestes barrières et le port de masque sont loin d’être respectés, comme à peu près dans toutes les villes du pays.
Aide de la JICA. Face à la menace de la Covid-19 qui a déjà entraîné l’interruption des travaux financés par la JICA et le départ des experts japonais d’Amparafaravola en 2020, l’agence japonaise a tenu à améliorer la lutte contre la Covid-19 afin de poursuivre ses projets dans la région. D’ailleurs, les spécialistes japonais qui travaillent sur le système d’irrigation des rizières ont repris le travail depuis peu. Dans le cadre de cette reprise d’activité, des équipements de protection individuelle ont été remis par la JICA aux CSB II de Morarano Chrome et d’Ambodirano. Les associations d’utilisateurs d’eau ont quant à elles bénéficié d’un atelier de sensibilisation et d’un lot de masques de protection.
Cette situation sanitaire délicate dans l’Alaotra Mangoro interroge sur la stratégie adoptée par le gouvernement pour lutter contre la Covid-19. La situation économique très précaire du pays rend particulièrement difficile la prévention de cette maladie qui semble déterminée à refaire une tournée nationale vu les derniers chiffres annoncés par le CCO.
Anja RANDRIAMAHEFA