« Quel profil pour le futur président ? ». C’est le thème du futur Data ou « Donakafon’ny Tanora », organisé par les Yltpiens au Café de la Gare Soarano vendredi prochain.
Comme son nom l’indique, il s’agira de décrire ou de déterminer le profil de celui qui sera à la tête du pays à l’issue des élections et d’orienter le choix de l’électorat vers lui. En d’autres termes plus simples, les discussions seront axées sur le dirigeant que le peuple mérite. Mais en attendant, les débats se poursuivent, et vont même plus loin avec une forte imbrication, ces derniers temps, de la religion et de la politique ou du politique (c’est selon). Madagascar est un État laïc (Article 2 de la Constitution) avec toutes les conséquences inhérentes. Mais là encore, nous ne sommes pas sans savoir qu’il est véritablement difficile, voire chimérique, de séparer les deux domaines tant que « tout le monde » fait exprès de les rendre interdépendants pour arriver à telle ou telle fin, si bonne ou mauvaise soit-elle. « La religion est l’opium du peuple », disait un certain Karl Marx.
Pseudo-chrétiens. Dans un communiqué en date du 4 mars dernier, le Cram (Cercle de Réflexion pour l’Avenir de Madagascar) a souligné cet amalgame entre religion et politique mais surtout les impacts y afférents. En général, il, le Cram, évoque une profonde lassitude par rapport à ceux et à celles qui font croire à une portion du peuple qu’ils/elles sont envoyés par le Messie et vont sauver Madagascar. « Plus jamais, les politiciens pseudo-chrétiens qui prétendent avoir peur de Dieu sans l’être vraiment, ceux qui pratiquent le « fahafolo-karena » à leur profit, ceux qui favorisent le népotisme et le copinage et ceux qui, d’ores et déjà, citent le patronyme de leur région d’origine et véhiculent que c’est leur tour de diriger le pays », souligne le Cram dans le communiqué. D’un côté, c’est une recommandation qui augure un travail de longue haleine et de sensibilisations massives. D’un autre côté, le cadre légal y afférent doit être impérativement renforcé.
Compte bancaire. Par ailleurs, le Cram a abordé un autre sujet qui a toujours trait aux élections : les financements des partis politiques et des campagnes électorales. « Que nous le voulons ou non, les élections engagent des sommes faramineuses », précise Joël Harison Marie René, le président du cercle, avant de poursuivre que « cela ouvre droit à diverses conventions avec les pays étrangers qui injectent d’énormes sommes, mais , en échange, exigeront l’exploitation des richesses du pays ». Dans cette optique d’idées, les textes en vigueur – en l’occurrence, la loi sur les partis politiques – obligent ces derniers à créer un compte bancaire pour faciliter les contrôles sur l’origine des fonds alloués aux activités électorales. Une disposition légale ignorée jusqu’à maintenant, par la plupart des partis.
Aina Bovel