Quelques années après le crash du DC-3, en 1995, Zouzar Bouka devient le fondateur de Vision Madagascar (ViMa), un des géants du secteur privé malgache.
« Mbola velona aho ». C’est en réunissant toutes ses forces que le miraculé du ciel, Zouzar Bouka a prononcé cette phrase, lors du crash du DC-3 en 1995. Sur les lieux du drame, les secouristes croyaient qu’il avait perdu la vie et allaient le laisser pour voir les autres victimes. Mais Zouzar a bel et bien survécu. 30 ans jour pour jour après ce crash, une cérémonie religieuse poignante s’est tenue à Ivato, sur les lieux du drame. Dirigée par les aumôniers militaires, cette commémoration a rassemblé les familles des victimes, des autorités civiles et militaires, ainsi que le ministre des Transports, Valery Ramonjavelo. Parmi les participants, Zouzar Bouka, un des quatre survivants, et aujourd’hui fondateur de Vision Madagascar (ViMa), a livré un témoignage bouleversant : « À l’approche de Tana, j’ai vu la terre rouge frapper le hublot. Puis, le silence. J’ai entendu quelqu’un dire : “Avelao izy fa efa maty.” J’ai eu la force de murmurer : “Eh, mbola velona aho.” »Ce 18 juillet 1995, 36 passagers sur 40 avaient péri lors du retour d’une mission humanitaire à Maintirano, région d’origine de Bouka, où plus de 6 000 personnes avaient été soignées grâce à la coopération avec des médecins venus de l’étranger.
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Devant la stèle érigée en mémoire des disparus, les anciens frères d’armes ont tenu à saluer la mémoire des « passagers éternels ». Le ministre Ramonjavelo a rappelé l’importance d’un ciel plus sûr : « Ce souvenir nous engage à garantir la sécurité aérienne, et à doter notre pays d’aéronefs fiables pour que chacun puisse voler en toute sérénité. » Un lâcher de colombes est venu clore la cérémonie à Ivato, symbole de paix et d’espoir. La commémoration s’est poursuivie à l’Hôtel de Ville d’Analakely, avec le vernissage d’une exposition retraçant la mission à Maintirano et rendant hommage aux victimes. Le public pourra la découvrir jusqu’au 25 juillet. Enfin, la journée du 18 juillet s’est achevée en musique, à Antsonjombe, par un grand concert hommage marquant également les 25 ans de ViMa. Un moment fort de mémoire et de transmission, pour que jamais ne soient oubliées les valeurs portées par cette mission humanitaire.
Antsa R.
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