Une étude réalisée par le CREM a montré que, la dématérialisation des services administratifs, constitue une pièce maîtresse pour la mise en place de la bonne gouvernance au sein de l’Administration publique à Madagascar.
L’e-gouvernance peut restaurer la confiance mutuelle entre le gouvernement et le peuple. C’est ce que soutiennent les membres du CREM (Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar). « A l’heure actuelle, nous constatons que le taux de la corruption dans les administrations publique s’élève à 25%. Si on arrive à éradiquer la corruption, l’Etat peut gagner 275 milliards d’Ariary chaque année. E-administration génère une recette de 1200 milliards Ariary retenu sur la base de calcul de l’étude, sur l’installation des cameras de surveillances, que nous avons mené avec l’Evolutis. Il s’agit plus particulièrement de calculer les bénéfices générés par la pratique de l’e-administration (ou administration électronique) au niveau des administrations publiques malgaches, et de les comparer aux coûts d’investissement et d’exploitation du projet », nous a confié cette organisation d’économistes.
Recettes additionnelles. Pour l’exercice 2017, les recettes fiscales et non fiscales de l’Etat sont estimées à 4.008 Milliards d’Ariary. Le taux de croissance moyen du PIB (Produit intérieur brut) est estimé à 5% selon la lettre de cadrage budgétaire publié en juin 2017. « Selon notre étude, ce taux de croissance est attribué aux paramètres suivants ; l’e-administration, le renforcement de contrôle, la disponibilité de l’Etat à la lutte contre la corruption et l’augmentation de l’investissement dans la politique générale de l’Etat. Chacun de ces paramètres apporte une contribution de 1% au niveau de la croissance économique. Ainsi, dû à la célérité des offres de services publics, ce projet permettra à l’Etat de gagner environ 48,08 milliards d’Ariary de recettes supplémentaires par an », a indiqué le CREM.
Tableau1: L’e-administration, un facteur d’élargissement des ressources financières de l’Etat
Eléments de calcul | Unité | Valeurs |
Recettes de l’Etat avant- projet | MGA | 4.008.000.000.000 |
Prévision du taux d’augmentation des recettes de l’Etat après projet apportée par e-administration | % | 1 |
Prévision des recettes fiscales et non fiscales de l’Etat après- projet | MGA | 4.048.080.000.000 |
Gain apporté par le projet | MGA | 48.080.000.000 |
Source : Loi des Finances 2017, Calculs du CREM
Investissements. D’après les explications des économistes, l’e-administration représente également un facteur d’incitation des flux d’IDE (Investissement Direct Etranger). Au cours de l’année 2016, les investisseurs étrangers ont tendance à graviter autour des grandes économies en Afrique. En termes d’investissement des capitaux, le flux d’IDE en Afrique est reparti à la hausse en 2016 après une plongée en 2015. « Les pays d’Afrique ont connu une hausse moyenne des IDE de 19,7% par rapport à 2015. Les entreprises chinoises étaient particulièrement actives, notamment dans le secteur technologique. Ce niveau d’engouement pour l’économie africaine a été surtout favorisé par les réformes visant à faciliter l’investissement en éliminant la lourdeur administrative et en allégeant la procédure d’obtention des licences à travers l’e- administration. Nous avons retenu ce pourcentage moyen d’augmentation des IDE pouvant être généré par l’e- administration pour le cas de Madagascar », a noté le CREM.
Tableau 2 : Estimation de gains en termes de flux d’IDE par l’e- administration (allègement de la lourdeur administrative)
Eléments de calcul | Unité | Valeurs |
Flux annuel d’IDE pour Madagascar | MGA | 1.426.30.000.000 |
Hausse annuelle moyenne attendue de l’IDE | % | 19,70 |
Montant de l’IDE avant- projet | MGA | 1.426.130.000.000 |
Montant attendu d’IDE après- projet | MGA | 1.707.077.610.000 |
Gain apporté par le projet | MGA | 280.947.610.000 |
Source : « Attractiveness program Africa », Calculs du CREM
Croissance. Il est justifié que l’arrivée des investisseurs étrangers entraînera certainement une augmentation du taux de croissance à Madagascar. Pour le pays, ce flux d’IDE n’était qu’à 1.426,13 Milliards en 2013 et a considérablement évolué. « En se référant à cette réussite palpable dans la pratique de l’e-administration dans des pays d’Afrique ayant des caractéristiques économiques et sociales similaires à notre pays, on peut envisager une augmentation de 19,7% de nos de flux d’investissements directs étrangers. Ce taux de 19,7% d’augmentation de l’IDE est principalement lié à la politique de dématérialisation de l’administration publique Egyptienne. On peut s’attendre à un surplus d’IDE d’une valeur de 280,95 milliards d’Ariary pour Madagascar. Selon le modèle de croissance endogène d’ Harrod et Domar, Madagascar génère un taux de croissance moyen de 6% pour un investissement annuel de 750 millions USD en tenant de la capacité d’absorption du pays. En se basant sur ce modèle. Un supplément de 280,95 milliards d’Ariary, soit 93,65Millions USD apporte 0.74% de taux de croissance annuel. Cet apport en croissance vaut 73,112 Millions USD si nous faisons référence au PIB courant de l’année 2016 qui s’élevé à 9,88Milliards de dollars », a expliqué le CREM.
Réduction des dépenses. Par ailleurs, l’e-administration réduit les dépenses de fonctionnement liées à des fournitures consommables, de transport et de communication. Elle est à la fois un moyen de développer des services à destination des citoyens et de leurs partenaires, et aussi une opportunité pour améliorer leur fonctionnement interne. « En ce qui concerne les dépenses de fournitures, consommables et de transport, notre calcul s’est fait sur la base des clés de répartition du budget de l’Etat. Les rubriques représentant l’ensemble des dépenses allouées aux fournitures, consommables et transport (y compris les entretiens et les achats des voitures), s’élevaient à 17% du budget général de l’Etat selon la Loi des Finances Initiale (LFI) 2017, soit l’équivalent de 1.099,40 milliards d’Ariary. En se référant au cas de la France l’introduction de l’e- administration, permet d’épargner 10% en matière de dépenses en fournitures, consommables et de transport ».
Tableau 1 : Evolution des dépenses en fournitures, consommables et transport
Eléments de calcul | Unité | Valeurs/montants |
Part dans le budget général (17%) | MGA | 1.099.403.225.000,00 |
Economie prévisionnelle de 10% | MGA | 100.994.032.250,00 |
Dépenses avant le projet | MGA | 1.099.403.225.000,00 |
Dépenses après le projet | MGA | 989.462.902.200,00 |
Economies apportées par le projet par an | MGA | 109.940.322.500,00 |
Sources : Loi des Finances Initiale 2017, Calculs du CREM
« Les Responsables Administratifs et Financiers de l’Assemblée Nationale et du Ministère de la Jeunesse et des Sports ont confirmé qu’ils dépensent un pourcentage très proche de ce taux de 17% de leur budget pour les fournitures, les consommables et le transport. Alors, le budget alloué aux fournitures, consommables et de transport pourrait être valorisé à 1.099,40 milliards d’Ariary. En adoptant la méthode de référencement, pour la France, l’informatisation et la modernisation du système administratif a engendré une diminution de coûts d’environ 10% des dépenses publiques. Alors, les dépenses en matière de fournitures, de consommables et de transport pourraient passer de 1.099,40 milliards d’Ariary à 989,46 milliards d’Ariary à cause de l’introduction du projet, soit une économie de 109,94 milliards d’Ariary par an pour l’Etat », ont exposé les membres du CREM. Bref, l’E-administration peut transformer l’économie malgache, aussi bien du côté du secteur public que de celui du secteur privé, si l’on se réfère aux résultats de cette étude, réalisée par le CREM.
Antsa R.