Face à la situation politique à Madagascar, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a adopté, lors de sa 1 305e réunion tenue le 13 octobre, une série de mesures, dont la demande urgente d’envoi d’un envoyé spécial et d’une mission de haut niveau sur place. Dans son communiqué, l’Union africaine se dit « profondément préoccupée par l’évolution de la situation en République de Madagascar », marquée par des violences, la destruction de biens et, selon certaines informations, des pertes en vies humaines.
Le CPS rejette catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel de gouvernement, rappelant le principe de tolérance zéro de l’organisation envers de tels actes, conformément à l’article 4(p) de l’Acte constitutif de l’UA. L’organisation continentale condamne sans appel toutes les formes de violence et de destruction et exhorte toutes les parties prenantes, civiles et militaires, à faire preuve de calme et de retenue, tout en privilégiant des solutions pacifiques et consensuelles.
Le Conseil exhorte aussi toutes les unités des forces armées malgaches à revenir à leur mandat constitutionnel et à « s’abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques du pays ». Une position claire, alors que des divisions au sein de l’armée et la montée de l’influence militaire dans la gestion du pouvoir alimentent les tensions actuelles. Le CPS recommande au président de l’Union africaine, avec le soutien de la Commission de l’UA, de dépêcher immédiatement une délégation de haut niveau à Madagascar. Cette mission aura pour mandat de discuter avec toutes les parties prenantes concernées afin d’identifier les voies de sortie de crise. Parallèlement, le CPS demande la nomination d’urgence d’un envoyé spécial pour Madagascar, chargé de travailler en étroite collaboration avec le Groupe des Sages, tout en renforçant le mandat du Bureau de liaison de l’UA à Antananarivo.
Rija R.