Ibonia Randrianarisoa responsable ventes à distance, Elina Andrianjoany responsable grands comptes et Mahery Andriamamonjy responsable après-vente, font partie d’une large frange du personnel qui a opté pour la continuité du service. Ils livrent leur avis sur la situation actuelle. Interview croisée.
Midi. Nous entamerons la troisième semaine de grève au sein d’Air Madagascar, à partir de ce lundi. Quels sont les impacts de ce mouvement sur votre travail ?
Employés d’Air Mad. Notons d’emblée qu’il y a une part de vérité dans les revendications des grévistes, comme les CNAPS ou les retraites complémentaires. Il est légitime que les employés fassent part de leur crainte par rapport au présent et à l’avenir, néanmoins, nous déplorons l’ampleur et la durée de ce mouvement social. La grève est censée être un moyen de guérir la compagnie de certains de ses maux. Nous constatons qu’elle se mue lentement en poison, car elle l’affaiblit de jour en jour. Pour les départements qui nous concernent en particulier les incidences de la situation de blocage sont palpables. Pour ne citer que la prise en charge des passagers ou leur transfert par le biais d’autres compagnies. Ces opérations coûtent extrêmement cher à Air Madagascar. Plus de 8 000 personnes ont été impactées directement depuis le début du mouvement social. Ces chiffres risquent de s’amplifier si les dessertes ne reviennent pas à la normale.
Midi. Depuis quelques mois, Air Madagascar a progressivement repris sa marche en avant, comment appréhendez-vous ce nouveau blocage ?
Employés. Il faut que chacun fasse une réflexion profonde. Nous estimons que les signaux, envoyés à travers ces longs jours de grève, ont été suffisamment entendus. Il ne faut pas que les blocages finissent de mettre à terre la compagnie déjà en grande difficulté. Elle a à peine commencé à relever la tête. Le retour à la normale des services ne devrait pas empêcher la reprise des discussions et des dialogues pour faire table rase du passé. Si la compagnie venait à mettre la clef sous la porte, ce serait dans l’intérêt de qui ?
Midi. Quels sont les messages que vous formulez à l’endroit de vos collègues ?
Employés. Il ne faut pas oublier qu’une grève est un moyen de pression mais non pas une finalité. Air Madagascar est à l’image d’une personne engluée dans la gadoue, le rôle des employés ne serait-il pas de lui prêter main forte pour le tirer de cette mauvaise passe que de l’enfoncer ? Nous faisons donc appel au bon sens de nos collègues et à la responsabilité de chacun. La pérennité d’Air Madagascar dépend en grande partie de son personnel. L’élan que la compagnie a pris ne doit pas être stoppé ainsi.
Recueilli par Antsa R.