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vendredi, novembre 21, 2025
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Crise de 2020 à Madagascar : 1,4 million de nouveaux « extrêmement pauvres », selon la Banque Mondiale

Ceux qui vivent avec moins de 1,9 dollar, soit environ 7.000 ariary par jour, sont considérés comme extrêmement pauvres, selon le seuil fixé par la Banque Mondiale.

La pandémie de Covid-19 a engendré de graves impacts sur l’économie malgache, d’après le rapport de la Banque Mondiale sur les « Perspectives économiques de Madagascar : Tracer la voie de la reprise ». Celui-ci indique une perte de revenus pour 64% des ménages.

Des réformes audacieuses. C’est ce que préconise la Banque Mondiale pour réussir une relance économique forte et durable, après la crise de Covid-19. Selon cette institution, l’économie malgache « s’est contractée de 4,2% en 2020, en raison des perturbations du commerce international et de l’activité domestique liées à la pandémie de Covid-19. L’intensité de la récession est donc comparable à celle de la crise politique de 2009 et a été principalement due à une forte baisse des recettes d’exportation et des investissements privés », a-t-elle publié. D’après les explications, ce choc a causé une augmentation significative de l’extrême pauvreté. Indicateurs alarmants. La Banque Mondiale estime que, durant cette année 2020, près de 1,4 million de personnes sont tombées sous le seuil de la pauvreté et vivent désormais avec un revenu de moins de 1,9 dollar par jour. Cette évolution négative porte le taux de pauvreté à 77,4%, soit le niveau le plus élevé depuis 2012. Dès le premier semestre de 2020, 64% des ménages ont signalé une perte de revenus. 97% des entreprises ont noté une baisse de la demande de leurs produits et services.

Cercle vicieux. Du côté du secteur public, les finances de l’Etat ont également pris un sérieux coup. La crise a, non seulement, causé une baisse considérable des recettes fiscales, mais a également imposé une hausse des dépenses publiques. Selon le rapport, le déficit budgétaire a atteint 5,2% du PIB (Produit intérieur brut) du pays, pour cette année. « Les risques de surendettement ont augmenté ces derniers mois mais restent modérés grâce à une prudence budgétaire observée durant les années précédentes et des sources de financements largement concessionnels », lit-on dans le rapport. En outre, le secteur financier a été touché par l’augmentation des defauts de crédit, mais la solvabilité des banques reste généralement saine. « Au-delà des répercussions de la crise, la croissance économique reste structurellement entravée par l’insuffisance du capital humain, la forte prévalence de l’informalité et de l’agriculture de subsistance, le manque et le mauvais entretien des infrastructures de connectivité, et la faiblesse de la gouvernance. En l’absence de réformes ambitieuses, la crise risque d’exacerber ces contraintes et de freiner durablement le développement du pays », a souligné l’auteur du rapport, Marc Stocker, économiste principal à la Banque mondiale pour Madagascar.

Difficultés. Madagascar n’est pas sorti d’affaire. Selon l’économiste, les effets économiques de la pandémie continueront de se faire sentir en 2021. « La croissance devrait se redresser graduellement pour atteindre 2 % en 2021, avant de rebondir plus sensiblement à 5,8 % en 2022. Le taux de pauvreté restera bien supérieur à ses niveaux d’avant la crise, ne diminuant que modérément pour atteindre 76,6 % en 2022 », a-t-il indiqué, en soulignant que les projections sont particulièrement incertaines, avec la possibilité qu’une deuxième vague de la pandémie ou d’autres chocs économiques et climatiques retardent la reprise. Pour sa part, Marie-Chantal Uwanyiligira, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar a noté que le retour à une croissance durable va largement dépendre de la capacité de l’Etat à mobiliser des ressources intérieures pour les investissements prioritaires dans le capital humain et les infrastructures, ainsi que des réformes d’envergure pour stimuler l’investissement privé et la création d’emplois, accélérer la dématérialisation de l’économie, stimuler la productivité agricole, et renforcer la sécurité alimentaire.

Antsa R.

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