D’après un analyste politique, le scenario gabonais est susceptible de se produire à Madagascar, donc des crises postélectorales sont inévitables.
Suite au scenario ivoirien de 2010 qui est en train de se transposer sur le Gabon, les analystes politiques préviennent que Madagascar n’est pas épargné par les crises postélectorales. En effet, d’après Faly Ramakavelo, « il est fort probable que ce scénario se produise à Madagascar après les élections de 2018 ». D’après cet analyste politique, ce sont les rapports de forces qui existent entre les grandes nations ou les superpuissances qui donnent naissance à ces troubles et à ces crises en Afrique dont Madagascar. En d’autres termes moins techniques, les grandes puissances ne peuvent survivre sans les matières premières et les ressources des pays en développement. De ce fait, il leur est loisible de mettre en place une personnalité politique à même de protéger leurs intérêts. Vérité de Palice car l’engagement des différents chefs de l’Etat pour leurs « géniteurs » est un secret de polichinelle.
Constitution. Le chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina, et le HVM se mobilisent pour que 2018 ait lieu. Pourtant, nombreuses péripéties peuvent perturber le processus. D’un côté, il y a Ravalomanana qui crée un Etat dans l’Etat et qui se considère toujours comme le Président de la République. De l’autre côté, il y a Andry Rajoelina et ses sbires qui font toujours figure de favoris. Pour Faly Ramakavelo, le problème réside au sein de la Constitution. « La plupart des pays africains héritent du Présidentialisme fort à la française », a-t-il déclaré. Effectivement, Madagascar a connu ce genre de régime en 1959, en 1975 et en 1998 mais cela a torpillé le processus démocratique voulu par tous. Faly Ramakavelo de continuer que « l’on devrait restreindre les pleins pouvoirs du président de la République ». Pour lui, la solution est unique, il faut procéder à un changement constitutionnel. « Il faut réécrire la Constitution et inviter les Fokonolona constitués en assemblée constituante à avancer leurs propositions », a-t-il enchainé.
Souveraineté. Pour le professeur Raniriharinosy et non moins ex-candidat à la Mairie d’Antananarivo, il serait temps de régler les conflits entre les Malgaches. « Une fois que la Communauté Internationale entre dans le règlement des conflits nationaux, les crises s’accentuent et le pays perd sa souveraineté », a-t-il indiqué. Pour ce spécialiste en Droit International Public, il faut procéder à la réconciliation nationale entre les Malgaches. « Nous sommes les seuls capables de résoudre nos problèmes et pour cela, on devrait amorcer la véritable réconciliation nationale », a-t-il déclaré. La question de la souveraineté comprend également le financement des élections. Pourtant, avec les déclarations du chef de l’Etat et de Ravalomanana, la Communauté Internationale serait irréversible…
Aina Bovel